Si c'Ayreon c'est pas carré !

Lucassen a divisé son projet Universal Migrator en deux albums, sortis le même jour : The Dream Sequencer remonte l'histoire de l'humanité dans un style psyché/prog enrichi en synthétiseur, Flight of the Migrator, lui, se place à la suite de son histoire pour remonter bien au delà et part sonder les mystères des immensités spatiales à bord d'un vaisseau renforcé de metal.


Personnellement, à chaque fois que j'écoute cet album, j'ai l'impression d'un immense gâchis. Les chanteurs invités sur cet album font partie de mes préférés dans la scène metal. Sir Russell Allen, de Symphony X. Andi Deris, de The Human Equation par exemple.


Pour commencer cet album est monotone, une première chez Ayreon. Deux raisons à cela. Il y a d'abord le choix de Lucassen de séparer les côtés psyché/folk et metal de son rock progressif, or il me semble que sa grande force, sa grande originalité, est justement sa capacité à mélanger les deux pour obtenir des effets de contraste. Ici l'album est certes à 100 à l'heure (bon peut-être un peu moins) mais il n'en est pas pour autant dynamique car il l'est en continu, ce qui finit par lasser.


Mais il y un autre paramètre qui vient entrer en jeu, un manque d'inspiration rare chez le neerlandais, qui a deux causes principales. Le concept, contrairement à ceux de Into the Electric Castle et The Dream Sequencer, est assez abstrait, et en se cantonnant au metal Lucassen réduit d'autant plus son champ des possibles : tout ce qui est permis, c'est de glorifier les immensités interstellaires à coup de riffs massifs, de solos hypnotiques et d'effets électro. Aussi, rapidement, Lucassen manque d'idées et se contente de recycler des gimmicks qui, aussi bons soient-ils, ne tiennent pas la durée.


Lucassen avait fait ce choix de séparer les styles en pensant qu'il avait deux fanbases distinctes qui appréciaient chacune un aspect de sa musique, or c'est tout le contraire ! Une erreur donc qui aura certes permis un Dream Sequencer heureux mais surtout un Flight of the Migrator plutôt en creux. Une erreur qu'il ne reproduira plus, du moins jusqu'à The Diary. Hem, hem


Alors bien sûr, l'album reste un album d'Ayreon et donc un album d'une certaine qualité, apportée notamment, plus que d'habitude par les formidables guests avec notamment un Russell Allen en grande forme qui sublime The Dawn of a Million Souls ou une superbe performance de Ian Parry sur The New Migrator. Et quand bien même les morceaux de Deris et Dickinson ne sont pas à la hauteur de leurs interprètes, les compositions malgré de certaines longueurs et lourdeurs restent comme d'habitude très riches. Un album qui vaut le détour donc, au moins par curiosité pour la démarche et la vision de l'univers que propose Lucassen !

6
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le 9 avr. 2015

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Nordkapp

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