L'art de la résilience

Trois ans après La Strada, le duo Frederico Fellini-Giulietta Masina remportait de nouveau l'Oscar du meilleur film étranger avec Les Nuits de Cabiria en 1957. La sortie de cette version restaurée est l'occasion de redécouvrir un authentique chef d'œuvre du Maître italien encore imprégné alors de néo-réalisme.


Véritable muse de Fellini, et sa femme pendant plus de 50 ans, Giulietta Masina (Europe 51) illumine une nouvelle fois de son talent Les Nuits de Cabiria. Une composition d'ailleurs récompensée d'un prix d'interprétation féminine lors du festival de Cannes. Elle reprend ici un personnage secondaire déjà présent dans Le Cheikh blanc, deuxième film de Fellini en 1952, et qui s'inspirerait aussi d'une véritable femme rencontrée lors du tournage d'Il bidone en 1955.
Le cinéaste a alors voulu retranscrire une part de la vie de ces déclassés, prostituées, chômeurs vivant à la marge des villes, dans des terrains vagues se transformant en décharges, certains habitant même dans des grottes... Dans le but de mieux connaître ce milieu, notamment celui des « maquereaux » et de leurs « gagneuses », Fellini accomplira quelques virées nocturnes avec un certain Pier Paolo Pasolini ! Connaissant très bien son sujet, le réalisateur d'Accatone, auquel on songe à bien des égards durant Cabiria de par sa peinture de la périphérie romaine et de ses habitants, collaborera aux dialogues du film.
Mais au milieu de cette misère surgit Cabiria, petit bout de femme, fille de joie farouchement indépendante, sentimentale et bagarreuse, rêvant de sortir de sa condition. Malgré les désillusions, elle aura toujours l'art de se relever, de continuer à espérer quitte à tomber de nouveau dans un piège, d'être de nouveau séduite et....


Retrouvez ma critique intégrale de l'édition Blu Ray de Tamasa par ici : http://www.regard-critique.fr/rdvd/critique.php?ID=6322

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le 26 juin 2021

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SB17

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