Les meilleurs films de 2025 selon Véreux

Liste de

22 films

créée il y a 5 mois · modifiée il y a 2 jours
La Pie voleuse
6.1
1.

La Pie voleuse (2025)

1 h 41 min. Sortie : 29 janvier 2025. Drame

Film de Robert Guédiguian

Annotation :

Très habile construction scénaristique, qui voit des séquences être posées sans fil narratif commun, puis qui trouvent réponse une poignée de scènes plus tard, et finissent par s'imbriquer les unes dans les autres.

Du cinéma de vieux sage : sans virtuosité, sans prétention, presque pépère, mais avec beaucoup de fond. On peut reprocher à Guédiguian sa naïveté (quelle clémence pour le personnage d'Ariane Ascaride), mais certainement pas d'être léger. Jolie histoire, incarnée, habitée, sensible.

Donne presque envie de revenir à Marseille, et pourtant Dieu sait que cette ville est devenue laide.

A Real Pain
6.6
2.

A Real Pain (2024)

1 h 30 min. Sortie : 26 février 2025 (). Drame, Road movie

Film de Jesse Eisenberg

Annotation :

Comment Jesse Eisenberg, ce piètre acteur surjouant sempiternellement la nervosité et l'introversion maladives, pourrait-il tourner un bon film ? Assurément, les mauvais acteurs font les mauvais cinéastes : A Real Pain ne pourrait pas être autre chose qu'un pensum.

J'y suis rentré bourré d'a priori et de certitudes ; le film ne m'en a que mieux surpris. Non pas que cette histoire de pieds nickelés classiquement assemblée (pétages de plomb, névroses, rabibochages et émotions mal contenues) soit éminemment fine, mais la façon qu'Eisenberg a d'orchestrer tout ça démontre une certaine intelligence : cette séquence dans le camp de Majdanek, très sobre, et pourtant particulièrement vibrante, ne doit rien à un coup de chance.

Plus encore, c'est dans la manière que la Pologne moderne a d'être filmée que A Real Pain se fait le plus pertinent : la caméra saisit de belles choses de ce pays morne, et rend bien l'évident paradoxe qui en fait le charme. Entre ruelles pavées pittoresques et grands hôtels sans âme qui les jouxtent, la peinture fait preuve d'une grande acuité. Ce court age sur la ville de Lublin, observée en vignettes délicates sur la nocturne de Chopin, est un grand petit moment de cinéma. Rien que pour ça, bravo.

The Insider
6.3
3.

The Insider (2025)

Black Bag

1 h 33 min. Sortie : 12 mars 2025 (). Drame, Thriller

Film de Steven Soderbergh

Annotation :

David Koepp ne peut s'empêcher de vouloir paraître pour plus malin que les autres, alors il échafaude des dialogues ramenards (une obsession tapageuse pour le rapport sexuel comme un rapport de force), établit des personnages ordinateurs suprêmement intelligents, ponctue son scénario de tellement de tiroirs et de fausses pistes que plus rien n'est crédible... Ce type ne doit pas être très mature.

Mature, Soderbergh l'est, lui. Il sait où aller, il sait construire une scène, de la tension, du rythme : le film e à une vitesse invraisemblable. Il y aurait pourtant beaucoup de choses à redire, même au-delà de ce scénario surgonflé de vantardise, entre la négligence quant à la photo (c'est filmé en auto-focus, et c'est souvent perceptible) et l'esthétique brutaliste un peu toc, mais le film tient. Tout cela est franchement maîtrisé, et assez agréable, malgré l'intention de mener le spectateur en bateau : la mécanique est bien huilée, et le divertissement très honnête, bref, c'est bien foutu.

Slocum et moi
6.4
4.

Slocum et moi (2024)

Slocum

1 h 15 min. Sortie : 29 janvier 2025 (). Animation

Long-métrage d'animation de Jean-François Laguionie

Annotation :

Mimi petit dessin-animé, intime, sur un récit d'adolescence douce-amère, abordé sans lourdeur. Sans ambition autre que celle du souvenir personnel et de la déclaration d'amour à ses parents, Laguionie livre un joli métrage, léger mais en aucun cas dérisoire, et où les vues aquarelles d'une Marne paisible évoque l'héritage des impressionnistes, entre Sisley et Marquet.

La Chambre de Mariana
6.7
5.

La Chambre de Mariana (2024)

2 h 11 min. Sortie : 23 avril 2025. Drame

Film de Emmanuel Finkiel

Annotation :

Ce qui frappe tout d'abord, c'est que le film est beau : il a été constitué avec soin, la photo est léchée, et il fait preuve d'un minimum de travail pour ce qui est de l'élaboration d'une esthétique. L'ensemble se regarde assez : pas de quoi se réveiller la nuit, mais on pense à un cinéma qui n'existe plus, celui de bon faiseur appliqué, où la facture globale est si carrée que, même si le film qui en résulte ne bouscule pas intimement, il est suffisamment convaincant pour qu'on se laisse porter. Ici, la dernière partie est moins bonne, mais il faut reconnaître que le tout se regarde sans ennui, et que la justesse du regard définit elle aussi l'intelligence d'un réalisateur méticuleux : Finkiel fait bien le travail.

Comment Mélanie Thierry a-t-elle pu aussi bien parler l'ukrainien ? Si on ne savait pas qui elle est, il aurait été impossible de deviner qu'elle est française.

Mickey 17
6.4
6.

Mickey 17 (2025)

2 h 17 min. Sortie : 5 mars 2025 (). Science-fiction, Action, Comédie

Film de Bong Joon-Ho

Annotation :

Le consensus critique pour descendre ce film est tout de même ahurissant : à croire que tout le monde s'attendait à voir une suite à Parasite, et que les prétextes de post-production mouvementée et de tournage hollywoodien seraient des marques absolues de film impersonnel, voire de mauvais film.

Lors d'une première partie particulièrement réjouissante, c'est à n'y rien comprendre : le rythme est tendu, les répliques souvent drôles, certaines situations plutôt bien vues, et la production laisse entrevoir, plus qu'une grosse machine, un objet de précision et d'intelligence mêlées. Ensuite, en son milieu, le film perd en rythme et en clarté, finit par se chercher d'une scène à l'autre (grosso modo à partir de la séquence d'évasion), et alterne le bon et le pas terrible dans un tout numérique souvent moche ; pour autant, cela se regarde encore. Niveau spectacle hollywoodien, il n'y a rien de honteux, et c'est même plus que ça : le temps d'une bonne première heure, et ce malgré ses excès de second degré un peu lourdingues, le film s'imposait come un de ces grands films américains qu'il semblait encore si facile de produire jusqu'à la fin des années 90.

Nettement supérieur à Snowpiercer et Okja... et pas franchement inférieur à Parasite.

Companion
6.2
7.

Companion (2025)

1 h 37 min. Sortie : 29 janvier 2025 (). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Drew Hancock

Annotation :

Pas génial, mais honnête : thriller sans prétention, qui doit beaucoup à l'étrange plastique de Sophie Thatcher. Elle en fait un peu trop, mais on risque de souvent la revoir.

Ghostlight
7.4
8.

Ghostlight (2024)

1 h 50 min. Sortie : 30 avril 2025 (). Drame, Comédie

Film de Alex Thompson

Annotation :

Feuille de route ultra-classique pour ce petit drame américain qui voit une famille fragmentée se reconstruire après un traumatisme autour d'une pièce de théâtre ; petite musique de piano, scènes de colère un peu surjouées, émotions qui se contredisent et qui pétaradent, le cahier des charges est dûment rempli.

Pour autant, le film se suit, il est agréable, humble, assez attachant. Rien de nouveau sous le soleil, mais ce cinéma de jeunesse a de la sincérité : il ne cherche pas l'épate.

Wallace et Gromit - La Palme de la Vengeance
7.1
9.

Wallace et Gromit - La Palme de la Vengeance (2024)

Wallace & Gromit: Vengeance Most Fowl

1 h 19 min. Sortie : 3 janvier 2025 (). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Merlin Crossingham

Annotation :

Découvrir le dernier Wallace et Gromit, c’est avoir le cœur pris en otage : on ressuscite un personnage d’il y a trente ans pour une suite à Un Mauvais Pantalon, on remet en place tout le folklore gromitien, on fait des tapes dans le dos à droite à gauche, il faut que ça rappelle des choses. La tentative marche un temps, car il est difficile de résister au charme suranné de cette animation mignonne, et de ne pas sourire devant quelques bons gags et jeux de mots bienvenus.

Mais ce volet ressemble trop à une machine, et derrière ces hordes de nains parfaitement animées, ce rythme effréné, ce besoin incessant de la référence, on finit par bailler : le cœur n’y est plus. Il y a sans doute une part de nostalgie quand on repense aux premiers Wallace et Gromit, mais l’image était différente, plus artisanale, plus vibrante. Ici, tout paraît trop bien fait, trop conscient, trop plein, et manque cruellement de folie. C’est mieux que la majorité des productions, c’est sûr, et l’esprit anglais est toujours là, mais celui de débrouille et le côté savant-fou de Nick Park n’y sont plus : il n’est plus que savant.

Ollie
7.1
10.

Ollie (2024)

1 h 42 min. Sortie : 21 mai 2025. Drame

Film de Antoine Besse

Annotation :

Rien de honteux : le film est bien réalisé, correctement joué, c'est un premier exercice qui assoit plutôt les qualités de son réalisateur pour ce qui est de la technique et du métier.

Pour ce qui est du récit en revanche, c'est plus laborieux : entre la caractérisation du harcèlement scolaire à la truelle, l'évocation archétypale des premiers sentiments amoureux, l'utilisation perpétuelle d'une musique d'accompagnement pour meubler, l'édification de personnages accablés par mille traumas... il y avait plus fin à faire.

Le Jardin zen
6.6
11.

Le Jardin zen (2023)

Hamon

2 h. Sortie : 29 janvier 2025 (). Comédie dramatique

Film de Naoko Ogigami

Annotation :

L'observation réaliste de ce Japon des envers est assez juste : des relations familiales qui se tendent en sourdine à l'exposition courageuse et rare des sectes sournoises, il y a du vrai. Dommage que la mise en scène soit si peu affirmée : les images sont assez peu fortes, et le film n'est que trop l'application de son scénario.

La scène finale est - enfin - un peu moins basique, mais, par opposition, elle est trop démonstrative : voir un personnage qui danse pour exprimer sa sérénité, merci mais non merci.

Queer
5.9
12.

Queer (2024)

2 h 15 min. Sortie : 26 février 2025 (). Drame, Romance

Film de Luca Guadagnino

Annotation :

Ça partait bien : la première partie, même si elle n'est pas exempte de défauts, a le mérite de tenter des choses, et d'en réussir un certain nombre. Il faut reconnaître que Guadagnino a du talent, et quelques scènes, allant de la rencontre sur Come As You Are (et pourtant, difficile de faire plus clipesque) jusqu'à celle des premières étreintes, montrent que le cinéaste n'est avare ni en idées, ni en sensibilité. Quelque part entre la sophistication de Bertolucci (la photo fait beaucoup penser à Storaro) et le maniérisme de Fassbinder, en moins schématique, il trouve sa place.

Malheureusement, dès le deuxième chapitre, les choses se gâtent ; à partir de là, le film ne fait que baisser en qualité, et s'y empilent les moments franchement embarrassants. Entre des effets numériques piteux, une retranscription particulièrement moche d'un bad trip sous ayahuasca, ou un final affreux de lourdeur, l'ensemble finit par devenir inable. Il est probable que cela soit dû plus à Burroughs qu'à Guadagnino : à chaque fois qu'on retrouve l'étrangeté malsaine propre à l'écrivain, on descend d'un cran.

Il aurait fallu se contenter de ces 40 minutes d'introduction : elles contiennent beaucoup de cinéma. Drew Starkey, révélation de l'année.

La Chambre d'à côté
6.2
13.

La Chambre d'à côté (2024)

The Room Next Door

1 h 47 min. Sortie : 8 janvier 2025 (). Drame

Film de Pedro Almodóvar

Annotation :

Iglesias est un grand compositeur : ce n'est pas un immense faiseur de mélodies, mais c'est un très habile habilleur. Ici, dans de subtiles teintes herrmanniennes ou dans un habituel style rond, il donne de fluidité à ce film. Almodóvar lui doit beaucoup.

Autrement, ce film n'est pas particulièrement intéressant ; il rappelle que son réalisateur est un narrateur doué, un homme de style, mais l'ensemble se résume à ces deux étiquettes. Pour sa première grande incursion en terre américaine, l'Espagnol perd un peu le sens des réalités, et se confronte à un milieu d'une telle bourgeoisie et d'un tel snobisme qu'il est difficile de croire à la chair de ses personnages, de les avoir dans les tripes. Almodóvar ferait un très bon décorateur d'intérieurs, un habile photographe de magazine de mode, mais a-t-il déjà mis des bottes pour marcher dans la boue ? C'est une question qu'on peut se poser à la vision de ce film si apprêté qu'il en oublie de traiter d'un fond quelconque. Belle dernière réplique, à la rigueur...

Plaisir un peu sadique de voir que Tilda Swinton surjoue encore une fois, et, comme à son habitude, ne peut s'empêcher de se déguiser le temps d'une séquence : elle rappelle, sans qu'on le lui demande, à quel point elle n'est qu'une actrice de l'happening et du tape-à-l'œil. Qu'il est agréable d'être conforté dans ses opinions !

The Brutalist
7.1
14.

The Brutalist (2024)

3 h 35 min. Sortie : 12 février 2025 (). Drame, Romance

Film de Brady Corbet

Annotation :

J'ai toujours peur de méjuger les films récents : peur de répondre à des réflexes primaires d'auto-défense face au génie et d'être beaucoup plus exigeant qu'envers le cinéma classique, peur de me tromper vis-à-vis de ce qui fera date, peur de réagir sur l'instant - comme nous le faisons tous à notre époque - et de ne pas saisir immédiatement la place qu'une œuvre aura en moi sur le long terme. Pour The Brutalist, je suis pourtant assez sûr de mon jugement, je ne fais pas preuve de mauvaise foi : quand au bout de 200 minutes de cinéma lourdingue, et juste avant un générique avec musique pimpante asséné comme un coup de coup de grâce, un personnage déclare "L'important, ce n'est pas le voyage, mais la destination", je me dis que ce n'est pas tant le génie que la démesure qui m'a écrasé.

Il est évident que voir, en 2025, un film de cette ampleur, de cette précision, de cette longueur a quelque chose de réjouissant, mais, au final, qu'aime-t-on au cinéma : la forme, qui n'est ici que celle d'une reconstitution consciencieuse (voire un peu prétentieuse), ou le fond ? Sans doute des deux, mais ici, il est beaucoup trop question de l'un et pas assez de l'autre. On voit dans The Brutalist un certain soin, une exigence technique inhabituelle, quelques dialogues assez réussis, mais rien de plus : ce film n'est que facture, et il y a une chose qu'il n'est jamais, c'est émotion. Beaucoup de choses, pêle-mêle, le constituent : une réflexion sur la judéité, un renversement de l'American Dream (ce n'est pas un hasard si le film commence sur une image retournée de la Statue de la Liberté), un parallèle entre l'architecture d'un bâtiment et la recherche de la beauté absolue de l'être humain, et d'autres encore sans doute. Mais la sève de l'affect, elle, est complètement délaissée. Les trente dernières minutes sont à ce titre un pur calvaire : on en a plus rien à faire. Cette relecture de la construction de la chapelle Rothko n'a aucune saveur, elle glisse sur les yeux.

Même s'il lui reste du chemin à parcourir, Ari Aster est nettement plus talentueux que ce Brady Corbet. Paul Thomas Anderson peut dormir sur ses deux oreilles. Martin Scorsese a le temps de voir venir la relève. Et Orson Welles ricane dans son cercueil.

Le Dossier Maldoror
6.6
15.

Le Dossier Maldoror (2024)

2 h 35 min. Sortie : 15 janvier 2025 (). Drame, Thriller, Policier

Film de Fabrice Du Welz

Annotation :

Pendant un bon bout, et malgré des excès, le film est bien mené, presque convaincant dans son importation européenne des codes du polar américain. Puis voilà que Du Welz ne peut s'empêcher de verser dans l'hystérie, le destroy, le lyrisme outrancier, et de ruiner son joujou en le fardant de filtres rouges mortels, d'imagerie criarde de l'expiation, de colères amphigouriques, d'appels craspecs au glauque indigent. Les amateurs de série B seront en joie : ça veut tout dire. Quant à Tarantino, il attend toujours son successeur.

Presence
6.3
16.

Presence (2024)

1 h 25 min. Sortie : 5 février 2025 (). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Steven Soderbergh

Annotation :

Le projet aurait pu donner quelque chose, mais le scénario et les dialogues sont vraiment trop expédiés (un ado aurait signé quelque chose de plus consistant), et il devrait être interdit de filmer en grand angle autrement qu'en plan fixe ou en mouvement rectiligne.

Le voir en VF n'a sûrement pas aidé, mais le film n'avait pas suffisamment d'arguments pour convaincre par ailleurs.

Le Dernier Souffle
5.4
17.

Le Dernier Souffle (2024)

1 h 40 min. Sortie : 12 février 2025. Drame

Film de Costa-Gavras

Annotation :

Le fond n'est pas inintéressant, et il est touchant de voir Costa-Gavras se préoccuper de la fin de la vie alors qu'il a lui-même plus de 90 printemps (il en parlait déjà dans Clair de Femme), mais ce testament ne présente aucun début de cinéma. Mise en scène zéro : le film est nettement mieux documenté que réalisé.

Sidérante distribution, voyant certains noms de grand prestige... faire des apparitions de deux minutes.

Julie se tait
6.9
18.

Julie se tait (2024)

Julie zwijgt

1 h 37 min. Sortie : 29 janvier 2025 (). Drame

Film de Leonardo Van Dijl

Annotation :

Sérieux, engagé, appliqué, consciencieux, et donc programmatique, cousu de fil blanc et parfaitement chiant. De quoi rêvent les réalisateurs qui font ce genre de film, à quoi songent-ils ? Ont-ils déjà vu la lune ?

Le Joueur de go
6.5
19.

Le Joueur de go (2024)

Gobangiri

2 h 09 min. Sortie : 26 mars 2025 (). Drame, Historique

Film de Kazuya Shiraishi

Annotation :

S'inspire de certains des plus grands films japonais, mais à quoi cela sert-il si le résultat est con à ce point : scénario cousu de fil blanc alignant les plus invraisemblables coïncidences, personnages parfaitement stupides, tonalités chromatiques INFÂMES, surexpositions hasardeuses, vraiment, toutes les cases sont cochées. Dans ses pires moments (un flashback épouvantable à Hikone et sur les rives du Biwa), fait presque penser à Miike...

Vraiment, pourquoi se farder deux heures de ce Joueur de go, alors qu'on pourrait à la place revoir Le Samouraï du crépuscule, Après la pluie, La Vengeance d'un acteur (auquel quelques plans sont directement empruntés), et bien évidemment Harakiri à la place ? Shiraishi n'est rien de plus qu'un tâcheron.

La Voyageuse
6.8
20.

La Voyageuse (2024)

Yeohaengjaui Pilyo

1 h 30 min. Sortie : 22 janvier 2025 (). Drame

Film de Hong Sang-Soo

Annotation :

Invraisemblable : Hong Sang-Soo a scénarisé ce film en une semaine, puis l'a tourné en trois jours. Nikon numérique des années 2000, prise de son ultra basique, photographie d'une nonchalance incroyable (le nombre de plans hors de focus est sidérant), non mais vraiment, de qui se moque-t-on ? Ceci n'est qu'une ébauche de film, à la rigueur, un film privé... Arrêtons la complaisance, cessons de donner de la valeur à "l'originalité de son style", soyons sérieux deux minutes : qu'on offre des sorties nationales aux brouillons de Sang-Soo est un incroyable foutage de gueule pour ceux qui se donnent du mal. Quel que soit son if ou sa personne, il n'a droit à aucune indulgence.

Alors oui, il faut reconnaître que, dans sa cruauté, l'ensemble possède son ton, il y a de la férocité dans la façon que le personnage de Isabelle Huppert, mi-escroqueuse mi-débilos, a d'être disséqué, mais même en comptant cela, à quoi sert ce film ? Pensez-vous vraiment que Hong Sang-Soo lui porte de l'estime ? Pensez-vous qu'il est heureux de l'avoir fait ? Et vous, pensez-vous que vous vous le rappellerez dans six mois ?

Le néant. Honteux de flemmardise.

Sinners
6.8
21.

Sinners (2025)

2 h 11 min. Sortie : 16 avril 2025 (). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Ryan Coogler

Annotation :

Les mots manquent pour qualifier la stupidité intégrale de ce film. HONTEUX.

Dialogues navrants de crânerie lourdingue, situations d'une fantastique bêtise, pauvreté de la mise en scène, indigence du montage catastrophique (une profusion de scènes alternées qui étire, étire, étire la construction comme si l'on regardait une série), et décalque sans une once d'humilité de Django Unchained comme de Une Nuit en enfer : dure vie que celle où l'on voit le nom de Ryan Coogler apposé à la mention d'auteur de cinéma.

Rien à sauver, et deux interminables heures de perdues, chaque minute y étant pire que la précédente.

Bird
7
22.

Bird (2024)

1 h 59 min. Sortie : 1 janvier 2025 (). Drame

Film de Andrea Arnold

Annotation :

Détestable.

Les personnages d'Andrea Arnold sont-ils indignes ? Non. La façon qu'elle a de les exposer et d'en faire des bêtes de foire l'est-elle ? Assurément. En cumulant tous les poncifs de la misère dans ce film lourdingue, en faisant de chaque scène un écueil de toutes les déchéances sociales, et en listant laborieusement tout le catalogue du bouseux pour apitoyer le spectateur en manque de culpabilité, elle fonce dans la surenchère. Il est quand même paradoxal de vouloir traiter de façon aimante et directe ses personnages lorsque, par ailleurs, on en fait des bestiaux d'hérédité chargée, tous parents à 14 ans, habitant dans des squats minables et insalubres, et vivant d'activités plus bas que terre ou réduits à la violence de quartier... Quand, dès le début, on entend les pitres de Fontaines D.C. s'époumoner "Is it too real for ya ?", on a envie de répondre que c'est juste too much : caricatural au possible.

Sans compter toute la symbolique ridicule autour du coming of age (des oiseaux, des chevaux, du vent, une fugue à la mer), vraiment, c'est à lever les yeux au ciel... Andrea Arnold a plus de soixante ans, et fait des films comme si elle en avait 25.

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