8 "Great" Suites for Keyboard, HWV 426-433 par Amrit
Le clavecin, c'est la machine à remonter le temps par excellence: dès que tu l'entends, t'es propulsé dans une espèce de château du XVIIIè siècle richement décoré, entouré de types à perruques qui se parlent en chuchotant de philosophie, d'art et de bon vin. Ou alors tu te vois plutôt à la table de Dracula, ça dépend de tes références. En tout cas c'est la classe, mais il y a le revers de la médaille. L'instrument est assez "rêche". Disons qu'il est loin de la rondeur d'un piano. Ecouter ça pendant des heures... je ne sais pas si j'en serais capable. Alors quand je me suis décidé à écouter les huit "grandes" suites de l'un des plus grands clavecinistes du baroque, Handel, je me suis dit que j'allais y aller mollo, deux ou trois suites à la fois. Ca m'a plutôt réussi.
Les compositions sont riches tout en étant assez posées même si quelques pièces sont un peu plus véhémentes que les autres. Il faut cependant faire preuve d'une assez grande concentration si on veut véritablement percevoir toutes les nuances de l'oeuvre, ce que je ne suis pas toujours parvenu à faire. Il existe également des versions au piano (comme celle que l'on peut voir sur l'image qui illustre l'oeuvre sur Senscritique), certainement plus accessibles à des oreilles modernes. Pour en revenir à la version au clavecin, le choix de l'interprète étant toujours une affaire de la plus haute importance en musique classique, je vous conseille allègrement l'enregistrement de Blandine Verlet, qui se démarque par sa grâce et sa subtilité toute particulière. Comme il est malheureusement difficile de la trouver aujourd'hui, voici un lien pour les curieux:
http://www.youtube.com/watch?v=CyaC6PtUFq0
A noter, enfin, que la fameuse sarabande entendue dans "Barry Lyndon" ne fait pas partie de ces "grandes" suites de 1720 mais d'oeuvres de jeunesse, tardivement éditées en 1733. En attendant, ces suites auront déjà de quoi vous occuper, même si aucun tube n'est véritablement présent dans ces compositions...