Il n'est pas facile de parler du dernier concert de Fishmans. La charge émotionnel qui ressort à la fin de cet album m'empêche d'y voir clair et de décrire simplement ce que l'ont peut ressentir.
Je scinderai le concert en deux partie : Long Season, et le reste. Le reste est cool, le reste est exécuté avec brio, le reste nage entre la dream pop et la dub. Le reste... Le problème, c'est justement ce reste. Ça me rappelle trop le début de leur carrière, les chansons dub sans intérêt, les albums qui manquent d'ambition, les moments où je doute que Fishmans soit un grand groupe. Ne vous méprenez pas : ce reste, il est tout de même très bon, c'est ce qu'il m'évoque du groupe qui est gênant.
Seulement, il y a Long Season.
Je manque de mot pour décrire la force de ce dernier morceau. Le quintet me rappelle pourquoi Long Season trône dans l'Olympe de la musique, précisément pourquoi Fishmans est un grand groupe. D'une maitrise imparable, ant de la dream dub la plus aérienne au minimalisme le plus total du milieu de morceau, Fishmans e par des étapes radicalement opposés en 40 minutes. Le groupe nous montre avec détermination son évolution, le chemin qu'il a parcouru depuis Chappie Don't Cry.
Et puis il y a ces 7 dernières minutes, celles où l'émotion atteint un niveau qu'elle a rarement atteint auparavant. Ces effets électronique, cet accordéon, ces choristes. Puis ces vocalises chargés de sanglots, ce piano imperturbable, qui reste bloqué sur ce même riff inlassablement, presque pour toujours. Puis le silence, le public qui ne sait pas quoi faire, pas quoi dire. Les applaudissements enfin, un au revoir, le groupe qui s'efface rapidement. Puis la mort, subitement. Celle du chanteur, 佐藤伸治 (Shinji Sato), quelques mois plus tard.
Le chef d'œuvre que Fishmans offrit au monde restera pour toujours Long Season.