Architecture & Morality par Strangeman57

"Architecture and morality" est pour beaucoup l'album le plus abouti d'OMD, succès autant critique que commercial; j'avouerais que personellement, j'ai une petite préférence pour l'album qui suivra, mais celui-ci est également réussi. Le groupe continue à tisser son propre style et appuie l'hommage à "Joy Division" du précédent album (sorti il y'a un peine un an à l'époque, ce qui explique la continuité musicale).
Parlant donc tout de suite du single puisqu'il est dédié au leader du groupe pré-cité, "Souvenir" est tout simplement sublime, leur plus beau single, qui n'a rien à voir avec l'énergie et la joie d'un "Enola Gay" ou "Electricity", mais qui puise sa beauté dans la mélancolie et la nostalgie, ce qui est le thème principal de cet opus, et de pratiquemment toute leur discographie. Les deux autres singles "Joan of Arc" et "Maid of Orleans" sont moins accrocheurs mais envoûtent aussi facilement grâce à leurs choeurs et synthés atmosphériques.
Notons l'utilisation d'un "Mellotron", instrument et échantilloneur principalement utilisé par le rock progressif, ici utilisée d'une manière plus "synthpop", ajoutant "pionniers du sample" sur le CV électronique déjà bien rempli du groupe. On trouve un seul titre enjoué sur cet album, "Georgia", titre typique d'OMD avec sa basse, ses synthés et son rythme devenu classique du mouvement synthpop. "The New Stone Age" qui ouvre l'album est une autre réussite notable, avec un "McCluskey" déchaîné au chant et un clavier fou, poussant des sortes cris angoissants.
Puis le reste des titres, à l'image des singles, se veulent plus atmosphériques, les choeurs en synthé (un peu déés, certes) se font légions, accompagnés de sphères et de claviers aigus jouant de petites gimmicks nostalgiques et rêveuses. Par contre, j'ai quand même du mal avec l'ensemble, que ce soit "Sealand" avec ses ages semblant flûtés et repris par le "Titanic", l'expérimental mais trop simpliste morceau éponyme ou encore celui qui termine l'album...
Cette troisième pièce a donc beau être glorifiée par beaucoup, elle ne fait que prouver que j'ai du mal avec le style du groupe: "Architecture and Morality" possède une ambiance et une aura à part dans leur discographie, certes, mais les mélodies plutôt plates auront eu du mal à m'emporter dans leur voyage.

(Les pistes Bonus sont bonnes, voire très bonnes, mais elles auraient plus eu leurs places sur les deux précédents albums... ou même, sur un album à part entière, entre celui-ci et "Organisation"; car ces Bonus sont supérieurs aux pistes de ce dernier mais ne possèdent pas l'ambiance de "Architecture and Morality")