A force d'investir notre quotidien, phagocytant le Rock traditionnel, envahissant les films, le Trip Hop se banalise, devient au mieux l'Ambient Music d'aujourd'hui, au pire une forme de papier peint musical. Sans doute inconsciemment, Morcheeba affronte pleinement ce risque, tissant un cocon douillet de mélodies chatoyantes, de voix alanguies et de rythmes moelleux. Tout bonnement irrésistible et addictive, cette alchimie vient (temporairement) faire la synthèse de nos rêves et de nos ambitions, sans pour autant sonner comme une réponse définitive, seulement comme une justification à l'oubli et à tous les abandons : une douce trahison… [Critique écrite en 1998]