Black and Blue par FlyingMan
Après deux albums critiqués à la suite (mais un seul ratage artistique), Mick Taylor s'en va, où plutôt, est prié de partir. Un manque de lucidité de Jagger qui lui fera porter tous les maux. Ron Wood, rentrant sans doute plus dans le rang, est appelé en remplacement. Persuadé d'être droit dans leurs bottes, les Rolling Stones enregistrent aux Pays-Bas (lieu à la mode depuis le Holland des Beach Boys) pour un album qui se veut aventureux. Il ne surfe finalement que sur une mode en cette année 1976. Les Stones zieutent du côté du funk et du reggae, porté par la légende Bob Marley. Grossière erreur. A l'instar du rock psyché d'hier (et du disco de demain), les pierres qui roulent n'excellent vraiment pas et cela ne fait que démontrer finalement leur manque d'inspiration.
Pourtant dès la première chanson, avec son rythme funky, l'album nous surprend agréablement, mais cela fait rapidement place à l'ennui dû à la maladie qui touche les Stones en cette période: la répétition à outrance. Pire, l'affreux Cherry Oh Baby, du mauvais reggae caricaturé, une horreur sans nom, une honte ! Emprisonné entre ces deux chansons en face A, Hand Of Fate tire son épingle du jeu. Idem pour Fool To Cry, simple mais beau ! Crazy Mama conclut magnifiquement le disque puisque c'est son meilleur titre ! Hey Negrita reste sympa mais sera bien vite oublié ! A l'instar en fait de Melody, croisement entre le piano d'un saloon et l'ambiance blues d'un club black des années 40. Ces titres ont la particularité d'être affreusement longs. Alors qu'au départ c'est agréable, ça finit par être saoulant. Memory Hotel est, elle, juste ringarde en étant saupoudré par le chant d'un Mick Jagger irritant.
Des titres en général trop longs plombent cet album, tout ca sans doute pour compenser le nombre de titres. 3 bonnes chansons, 3 sympas, 2 mauvaises, mais quasi rien d'inoubliable. Le constat est dur !
Entre la diva Jagger et le cocaïnomane Richards, les Stones sont moribonds et leur futur n'a jamais été aussi inquiétant...