Après le noir délire de "Caricatures" en 1972, "le Cimetière des Arlequins" avait été un grand pas en avant pour Ange qui accédait à une vraie reconnaissance dans le milieu rock français (reconnaissance limitée, souvenons nous quand même, par l'ostracisme dont était alors victime notre musique de la part de 90% des media), et qui mûrissait clairement avec cet album plus riche, plus subtil mais moins fou, ou bien disons plus sinistre et glauque (voir la référence à Brel d'entrée de jeu !) qu'échevelé et délirant comme son prédécesseur. Mais aussi un petit pas en arrière pour moi, qui avait été à l'époque un peu déçu par la plus grande tiédeur de la musique, par ailleurs assez mal produite ici. En fait, alors que "Au-delà du Délire" allait voir la "formule Ange" décoller, nous étions bel et bien en présence du fameux syndrome du second album, un album à la fois moins novateur et moins déterminé que le premier. Mais néanmoins indispensable dans la progression du groupe. [Critique écrite en 2015]