Metropolis, Pt. 2: Scenes From a Memory par Cendarman

Attention chef d'oeuvre! S'il fallait n'en posséder qu'un ce serait celui-ci. Pour certains, ce serait Images and Words, le deuxième album du groupe, sorti en 1992. Et ils n'auraient pas tout à fait tort. Pour moi, ce Metropolis pt 2 est le meilleur de ce que les américains de Dream Theater ont à proposer.
Replaçons cette sortie dans son contexte. En 1998, Dream Theater est en crise. Le groupe vient de sortir un Falling into infinity peu inspiré, le groupe ayant succombé aux sirènes de leur maison de disques en faisant des concessions afin de gagner des ages en radio. Cet album sera un semi-échec, et le groupe pensera même à raccrocher les gants. En parallèle, Mike Portnoy et John Petrucci fondent Liquid Tension Experiment, un supergroupe composé aussi du bassiste génial Tony Levin et du non moins talentueux Jordan Rudess aux claviers. L'entente musicale avec ce dernier va tellement émoustiller Portnoy et Petrucci qu'ils décident de l'embaucher dans Dream, après le renvoi de Derek Sherinian. Et cette collaboration musicale va être déterminante pour l'album à suivre.
Le groupe décide de faire un concept-album qui a pour point de départ la chanson Metropolis (parue sur Images and words, l'autre chef d'oeuvre du groupe). Avec un scénario assez complexe dans lequel il est question de réincarnation, d'hypnose et d'une histoire d'amour vécue dans le é, Dream Theater nous embarque dans une histoire très cinématographique. Certains ages instrumentaux sont même dotés de dialogues ou de scènes d'action (Home, Finally free) et l'album est séparé en 2 actes.
Musicalement, le groupe est au top. Certaines parties instrumentales sont de véritables démonstrations de virtuosité (Home, Fatal tragedy, Beyond this life, The dance of eternity) et rappelleront même LTE (en même temps on a ici les mêmes musiciens). Cependant, le groupe est toujours pertinent et l'écoute de ces 77 minutes de musique e toute seule. On ne s'ennuie à aucun moment, et les américains parviennent à écrire une musique assez complexe mais extrêmement accessible. On vit des moments forts en écoutant Metropolis part 2 notamment la chanson Home qui pour moi justifie totalement l'achat à elle toute seule. Enfin, The Dance of eternity aussi, cet instrumental étant l'un des plus fous que j'ai entendu. Côté mise en son, rien à redire non plus, l'album a été mixé par Kevin Shirley et produit par le groupe et le son est tout simplement énorme!
Pour conclure, le age du concept album est un peu un age obligé pour tout groupe de progressif qui se respecte et Dream Theater relève le défi avec brio, en évitant les lieux communs, en étant imaginatif et en accouchant de l'un des meilleurs albums de metal progressif de la décennie, voire du siècle. Les américains confirment une fois de plus leur statut de tauliers du metal prog, et les fans ne s'y tromperont pas puisque Metropolis pt2 sera salué unanimement.