Dix ans que Sharon Van Etten berce mes écoutes avec ses chansons intimistes.
Début 2025, Sharon Van Etten revient mais elle n'est pas seule. La voilà accompagnée d'un groupe "The Attachement Theory". Officialisation, au moins pour 2 d'entre eux, de musiciens de session qui accompagnent l'artiste depuis au moins 2022 et son précédent opus We've Been Going About This All Wrong.
Ce nouveau virage dans la carrière de moins en moins solo de Sharon van Etten officialise aussi la part que prend le quatuor dans la composition, chacun étant crédité pour l'ensemble des chansons.
En résultent des compositions toutes solides, aucun titre plus mou que les autres, mais dans le processus la singularité de Sharon Van Etten s'est un peu dilué dans un indie rock efficace mais un peu générique et à l'identité trop peu affirmée.
Les compositions puisant dans le shoegaze ("Indio"), le rock alternatif ("I can't Imagine (Why You feel This Way)", "Southern Life (What It Must Be Like)") avec des gimmick electro plus appuyés tirant parfois vers la synthpop ("Afterlife", "Somethin' Ain't Right"), pour revenir timidement vers des sonorités plus habituelles pour Sharon van Etten ("Trouble").
L'empreinte de Sharon se ressent dans les lignes de chant mais se veut bien plus discrète dans les compositions. Son univers et son songwriting ne transparaissent que peu dans cette nouvelle mouture. Les introspections et l'ambiance intimiste font place à un collectif, dont la pochette donne des faux airs de groupe 90's, à la Hole.
Pas de tromperie sur la marchandise, le changement de nom montre que Sharon a bien conscience de prendre du recul et d'apporter sa part (toujours impeccable sur le chant) à un édifice commun.
Ne boudons pas notre plaisir, l'album est loin d'être mauvais et le chant de Sharon Van Etten est toujours impeccable. Ca restera cependant un album d'ambiance : très plaisant à écouter mais qui ne laissera malheureusement pas grand souvenir une fois les 46 minutes écoulées.
Je saurai m'en satisfaire, sans manquer de regretter cependant cette nouvelle identité aux contours encore bien trop flous. La révélation au prochain opus ?