The Raven That Refused to Sing (and Other Stories) par HarmonySly
Merci Sens Critique de m'avoir rappelé que ce CD traînait sur un coin de mon bureau, en attente d'écoute.
Faut dire, du Prog' ça ne s'écoute pas aussi facilement ; contrairement à certains styles plus directs (Pop ?), inutile d'espérer pouvoir l'écouter en faisant son reage, pour en extraire toute la substantifique moelle, il faudra se poser avec un bon casque sur les oreilles, allongé sur son lit ou lové sur son canapé, prêt à "perdre" une heure de son temps à écouter de la musique.
Ceci dit l'investissement est vite rentabilisé, dès Luminol, titre d'ouverture, en fait. Connaissant le bonhomme et son goût pour les entrées de jeu fracassantes, je m'attendais à une petite baffe, je me suis pris un gros poing velu en pleine face. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça attaque sec, avec cette rythmique implacable qui te rappelle que l'esprit de King Crimson reste particulièrement vivace dans le coeur de beaucoup de gens du milieu, et ces variations un peu fofolles mais toujours bien calibrées.
Le problème en attaquant aussi fort, c'est que l'on prend le risque de diluer le reste de l'album. Et effectivement, c'est un peu le cas pour moi en ce moment. Mais je ne m'en fais pas trop pour ça, je n'en suis qu'à ma troisième écoute ; je suis à peu près certain que d'ici les prochaines Drive Home va me sortir de la torpeur et me dépecer d'un coup sec, sans prévenir. C'est à cela que l'on reconnaît les grands albums, à cette capacité à nous prendre par surprise, au détour d'un accord incongru ou d'une reprise parfaitement exécutée. Et celui-ci dégage l'aura des grands albums, je la sens.
Bon après il faut garder à l'esprit que la galette n'est pas révolutionnaire à s'en faire péter la cervelle. C'est du Prog' classique en ce sens que l'on peut mettre le doigt sur les influences derrière chaque variation, et malgré tout Wilson applique sa touche et son écriture très personnelles pour produire un résultat détonnant. Ce petit con est arrogant, mais il a le talent suffisant pour imposer sa grande gueule, on lui pardonnera donc bien quelques écarts. Et puis il y a Allan Parsons derrière la table de mixage, qui a l'air de s'am comme un petit fou à ressusciter le son des seventies en 2013. Grand bien lui fasse, j'en ai encore les poils qui font bravo.
Je finirai cette critique sur un message personnel : Nick Beggs, tu n'est qu'un enfoiré de fils de pute, si on était dans Highlander je t'aurais déjà découpé la tête pour récupérer tout ton talent. Tu perds rien pour attendre.