Contrairement à l'autre figure en ascension de la scène mandopop contemporaine, Lexie Liu, Akini Jing (née en 1988) a connu quelques errances en début de carrière, avec des EP parfaitement indigents.
La barre fut redressée en 2020 avec l'intéressant Eternal Farewell, concept album produit en collaboration avec le rappeur Chace, qui mêlait un certain mysticisme à des sonorités résolument tournées vers le glitch, l'ambient, mais avec une coloration arty bien sentie et surtout réussie. Le tout donnait un disque protéiforme et dans l'ensemble convaincant, à l'exception de quelques pistes où la voix de la chanteuse, tout à fait banale, se laissait trop entendre.
Cette nouvelle itération semble acter le retour à une production plus classique au regard des standards contemporains, qui oscille entre le R&B alternatif (drill) ("Call me Shadow", "VILLAIN") et des inspiration de mandopop plus traditionnelles ("Jade", "Hurt You Again").
Ce nouvel EP n'est en rien marquant et il ressort des écoutes successives une sorte d'incompréhension devant ce patchwork musical manquant clairement d'une direction artistique assumée, comme l'a imposée Liu au fil de ses albums, ou encore la jeune singapourienne Jasmine Sokko.
Une impression d'inachevé prédomine, et la certitude que Jing aura du mal à conquérir le public occidental sans monter d'un cran à l'avenir la qualité globale de sa production.