Leçon de blues

Seasick Steve, c'est avant tout un personnage. Ses inimitables salopettes, ses guitares loufoques, son acharnement à jouer de la musique à 70 ans és. On aime ou on rejette massivement mais difficile de rester insensible à l'improbable personnalité du bonhomme.

Sa musique est à son image bien sûr. Surprenante, décalée mais aussi particulièrement touchante. L'artiste à d'ailleurs choisi la superbe balade "Treasures" pour entamer son album. Impossible d'éviter le parallèle avec "Crossroads" de Calvin Russel. La comparaison tournerait en faveur de cette dernière pour cause de légende mais donnons du temps à la nouvelle venue. Le bon blues se déguste sur le long terme. Le disque est parsemé d'autres belles balades blues, parfois moins inspirées mais portées par la voix si riche de Steve qui les sauve toujours.
Les-dites balades se partagent la vedette avec les titres plus électriques. Décriés par certains pour leur trop grande simplicité, ils sont pourtant à mes yeux de véritables bijoux. La technique parfois limitée du bluesman est amplement compensée par une intelligence de composition sans pareille et un sens du rythme inné.

Pas grand chose à jeter sur cet album. Il n'est pas parfait évidemment. Le tempérament même de son compositeur l'en empêche. Seasick Steve ne peut s'empêcher, par exemple, de placer un de ces morceaux joués sur sa guitare à une corde sans aucune forme d'intérêt pour la postérité. Cependant, il ressort une telle cohérence d'ensemble qu'on se laisse entraîner sans effort dans l'univers de cet artiste définitivement unique jusqu'au dernière note de la mélancolique "It's a long way".

Un grand moment de blues pour voyager en musique.
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le 28 nov. 2013

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-IgoR-

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