J’avais attendu avec beaucoup d’impatience la suite autobiographique de Journal inquiet d’Istanbul. Et cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti le besoin de faire des pauses dans ma lecture pour ne pas dévorer cette BD trop rapidement !
Dans le tome précédent, Ersin nous racontait son enfance et le chemin qui l’a conduit à devenir dessinateur, ainsi que des périodes antérieures à sa vie sur l’histoire de la Turquie. Cette fois-ci, l’histoire reprend avec Ersin qui travaille fièrement au magazine satirique Penguen en 2007 (banni par Erdogan en 2017) et qui fonde avec ses amis le magazine Uykusuz ainsi que toutes les aventures qui en découlent !
Comme toujours avec cet auteur, la physique de ses personnages avec leurs têtes qui parfois se déforment à la limite du ridicule (ou bien la manière dont il dessine les islamistes) me fait franchement rire ! C’est coloré, détaillé et bien rythmé !
Similaire à ce que j’avais bien aimé dans le premier tome, j’ai bien aimé toutes les précisions historiques et politiques que donne l’auteur qui rend ce récit marquant et informatif comme la partie sur les manifestations pour Gezi parc en 2013. Et c’est d’autant plus poignant que, à plusieurs moments du récit, j’ai ressenti la même énergie, les mêmes violences policières et les mêmes inquiétudes face un à un régime autoritaire en les comparant avec les images récentes des manifestations en Turquie, et avec le constat que certaines choses n’ont pas changé.
Également, j’ai beaucoup apprécié la partie sur l’hommage à l’attentat de Charlie Hebdo. J’ai trouvé qu’elle conviait une sincère sympathie et tristesse, et j’ai aimé voir la relation et l’opposition de la presse satirique turque face à l’oppression.
Hâte à la suite. Gelecek güzel !
@gr.aphicnovel