Je ne crois pas avoir lu Open bar 1, mais qu'importe, cet album se tient par lui-même.
Le boulot de Fabcaro est de dessiner (assez mal) ses observations excellentes de la vie de tous les jours. De notre vie aussi, bien sûr, mais ces observations, la plupart du temps, nous les faisons er par pertes et profits, dans le bruit de l'absurdité conventionnée de l'existence.
Nous avons dit une imbécilité, agit de manière incohérente ou désolante ? Et alors ? Nous le faisons et nous le voyons faire si souvent chaque jour. Et 100 fois plus souvent quand nous sommes branchés sur les médias de masse.
Là où la plupart d'entre nous laissent défiler ces idioties qui pavent notre enfer quotidien, en se suggérant silencieusement qu'il n'y peuvent rien, Fabcaro prend un instantané et nous le renvoie, comme le faisait Gourio avec ses "Brèves de comptoir".
Le résultat est cet humour qui n'est facile à s'approprier que parce qu'il est lié à des événements réels et pourtant encore trop communs pour devenir des évidences saisissables. Comme avec "Brèves de comptoir", il pourrait ainsi y avoir une succession potentiellement infinie d' "Open bar".
Tant que nous refons d'apprendre de nos erreurs, en fait. Encore un boulot pour Super Fabcaro. Mais le refera-t-il ? Rien n'est moins sûr. Open Bar 2 est sorti en 2020, l'année de l'Absurdité humaine par excellence, et malheureusement suivie par ses petites soeurs 2021 et 2022, tout aussi cons. Mais ça a dû être trop pour Fabcaro qui n'a rien produit sur cette démence collective inédite et a préféré botter en touche en faisant de l'Astérix. Pour s'extirper de ce bain de purin social où se vautre nos contemporains, il aurait pu faire pire.