L’énorme épopée du guerrier noir commence en 1990 et depuis ce jour, Berserk qui s’était installé un fauteuil dans la Dark Fantasy est parvenu au fil des années, à se faire une place inébranlable dans le genre au point d’en devenir une référence. Et en relisant le premier tome et en liant ce qu’on apprend au cours des trois premiers chapitres aux restes de l’histoire actuelle, je me demande si Kentaro Miura est un génie d’avoir prévue une telle suite lorsqu’il a commencé son manga ou s’il a juste forgé son récit en se basant sur son ébauche pour ne pas précipiter l’incohérence ? Dans les deux cas, le tome 1 est à la hauteur de la réputation de Berserk même si aujourd’hui son introduction me paraît assez brouillonne et carrément brutale et si cela vous rebute d’emblée, laissez vous quand même tenter par les prochains tomes parce que toute l’oeuvre change souvent de cap pour suivre l’évolution des personnages.
Trêve de comparaison entre 1990 et 2018. Pour ceux qui souhaitent découvrir le manga je vais essayer de vous convaincre pourquoi ce début difficile, brutal et gore est indispensable. Les premières cases en ouvrant le tome présentent la plupart de ce que vous verrez par la suite : de la nudité, des démons, de la violence et en continuant de feuilleter vous verrez que l’auteur est doué pour dessiner des bains de sang et des combats en double page dont l’intensité est vraiment bien partagée grâce aux traits presque vivants des dessins. Alors mine de rien, même si l’ambiance et les décors vous paraissent fades et que l’univers vous paraît trop glauque ou malsain (parce que la première fois que je l’ai lu j’ai eu ce sentiment), vous continuerez à lire, car Berserk a quelque chose d’attirant. Peut être le fait que le manga se permet tout, sans censure, sa violence est abusée, mais contrôlée sans jamais tomber dans l’excès. De plus comme je le disais au début, l’histoire par la suite est impressionnante et vous découvrirez des fragments qui vont la façonner.
D’un autre côté, on rencontre Puck, une fée trop bavarde qui accompagne le personnage principal sans son accord et qui reste malgré tout un personnage important pour détendre le lecteur avec des blagues moisies et même diriger Guts dans la bonne direction. Parce que oui, sûrement sans vous en rendre compte, vous venez de le rencontrer le fameux Guts, le guerrier noir torturé par des forces invisibles et pourchassé par des démons dont l’existence et la raison reste encore assez vague. Guts qui est, pour moi, l’un des meilleurs personnages de manga tout genre confondu, avec un réel charisme et un développement des plus spectaculaires dont vous serez le témoin si vous vous laisser emporter par la magie sombre de Berserk.
Foncez lire.