Tout content d'avoir récemment découvert le premier tome de Transmetropolitan et son auteur Warren Ellis, j'allais le pas décidé le long des allées de ma médiathèque préférée emprunter la suite, toute la suite si possible. Seulement voilà, y'en a un autre qu'a eu la même idée avant moi. Dommage.
Je découvre alors une autre BD, restée seule, qui me nargue de son indication laconique "Vous avez aimé Watchmen ? Vous aimerez Black Summer". Peut-être un peu prétentieux, mais bon c'est l'occasion me dis-je.
Au final, je trouve la comparaison abusive. Là où Watchmen prend le temps de développer les personnages, Black Summer nous bouscule d'un champ de bataille urbain à une scène d'effusion de sang, et vice versa. Certes le scénario se joue sur un laps de temps restreint (quand on liquide le président des États-Unis, on s'attend à prendre une baffe assez vite) mais les connexions entre les personnages sont tout juste traitées. Cela dit, l'histoire est intéressante et on accroche malgré la cadence, disons simplement que la BD aurait mérité un tome de plus, au moins.
Mais selon moi, le gros point noir de Black Summer réside dans le traitement graphique de Juan Jose Ryp, pour un résultat mi figue, mi raisin. La mise en page montre à quel point le style du dessinateur, ayant le goût du détail et marquant tous les contours d'un noir profond, est particulier. Lorsque les grandes planches exacerbent son talent, certaines cases plus traditionnelles en deviennent incompréhensibles. Plusieurs fois je me suis arrêté sur des images en me demandant qui frappe qui, qui domine quoi... et ça c'est quoi, ah bon c'est son genou ? Avouez que pour une BD où les principaux personnages meurent sans crier gare, ça nuit un peu.
Peut-être que j'aime trop Guy Delisle, allez savoir.