Je viens de m'attaquer à Blue exorcist, mais il a eu un prédécesseur qui a coché les mêmes cases!
D.Gray-man, c’est un peu ce manga que tout le monde semble avoir aimé à un moment ou un autre, mais que je n’ai jamais réussi à apprécier. Et pourtant, j’ai essayé. Plusieurs fois. Peut-être parce qu’on me l’a conseillé, ou peut-être parce qu’il avait l’air d’avoir une aura particulière dans les années 2000. Mais je crois que c’est exactement ce type de shōnen qui me sort par les yeux. Ça se veut un peu noir, un peu gothique, un peu mystique, mais c’est tellement convenu, tellement scolaire dans sa manière de poser ses enjeux, ses personnages, son univers… que j’ai vite décroché.
Dès les premiers chapitres, on sent bien que le manga veut s’inscrire dans cette veine un peu plus "sérieuse" du shōnen, comme s’il voulait se démarquer des Naruto ou Bleach en proposant quelque chose de plus sombre. Sauf que le fond reste exactement le même. On a un héros au é tragique (check), des pouvoirs mystérieux liés à son corps (check), une organisation secrète qui lutte contre une menace surnaturelle (check), des ennemis transformés en monstres (check), un mentor bourru (check), une équipe de personnages secondaires avec chacun leur style (check)… C’est une grille. Une simple grille.
On peut la remplir les yeux fermés.
Et le pire, c’est que D.Gray-man, comme Blue Exorcist, commence à peine à essayer quelque chose que, déjà, il retombe dans tous les travers du genre. Les antagonistes, qui se veulent mystérieux et malsains, n’ont jamais réussi à m’intéresser. Le héros est plat. L’ambiance, bien que visuellement travaillée, m’a semblé superficielle, comme si tout le vernis "dark fantasy" n'était là que pour masquer la pauvreté de ce qu’on nous raconte vraiment. Et cette impression d’un rythme lent, qui s’étire à force de vouloir ménager des effets dramatiques à des moments qui n’en méritent pas autant… ça m’a épuisé. Honnêtement, j’ai tenu plusieurs tomes, mais à chaque nouvelle tentative de lecture, je finissais par soupirer. Je savais à quoi m’attendre, et rien ne venait jamais me contredire.
L’auteur tente, parfois, de relancer la machine, d’explorer des zones d’ombres ou de développer le lore, et je ne nie pas qu’il y a une certaine ambition. Mais ça arrive trop tard, ou de manière trop brouillonne. Et entre les pauses à répétition de la série, les reboots partiels, les arcs qui se ressemblent, les antagonistes qui font semblant d’être profonds… je n’ai jamais réussi à me sentir impliqué. Rien ne me donne envie de continuer. Pire, j’ai même fini par trouver ça un peu malhonnête, comme si on me faisait croire à un manga plus mature, plus original, alors que c’est du pur recyclage de tout ce qui marchait à l’époque.
Et comme pour Blue Exorcist, je vois bien que la série a encore ses fans. Je vois bien que certains lecteurs y trouvent une forme de réconfort ou d’attachement nostalgique. Mais moi, j’y vois juste un énième produit calibré, sans vraie prise de risque, qui enrobe son classicisme dans une esthétique "dark" et des noms latins pour faire croire à une profondeur. Je suis é complètement à côté, et j’en ressors avec ce même sentiment de lassitude que face à tous ces shōnens interchangeables des années 2000.
Alors peut-être que je suis devenu trop exigeant, ou que je suis trop marqué par ce que le manga peut faire de mieux… mais D.Gray-man, c’est un immense bof pour moi.