Dès les premières pages, Fables m’a happé. Moi qui ne connais les contes presque uniquement par le prisme Disney, j’ai été immédiatement séduit par l'idée d'avoir Blanche-Neige, le Grand Méchant Loup, Pinocchio, les 3 cochons, barbe-bleue... qui vivent clandestinement à New York, exilés de leurs royaumes conquis par une mystérieuse menace.
Le postulat est aussi malin qu’accessible, et le ton sanglant, cinglant est jouissif.
Mon plaisir de lecture n'ai jamais retombé au cours de ce premier tome.
Ce premier tome mélange deux types de récits : des enquêtes policières, des jeux de pouvoirs au cœur de Fableville et de la ferme ainsi qu'une fable se déroulant pendant la guerre de Sécession. Chacun de ces récits m’a plu à sa façon : la première pour ses dialogues vifs, sa galerie de personnages, notamment Blanche-Neige (badass, sensible, autoritaire) et Bigby (le loup repenti en détective, une vraie réussite), et la seconde pour son ton plus absurde, plus cocasse, da laquelle un sac magique sert littéralement de prison pour la Mort elle-même.
La narration est la plupart du temps aux petits oignons Les rebondissements sont bien dosés, l’univers est intrigant et ne nous perd jamais, le style graphique de Lan Medina, bien que classique au premier abord, s’accorde parfaitement au ton du récit : un mélange de noirceur urbaine et de conte intemporel.
Dans ce premier volume on sent qu'on n’est qu’au début d’un univers vaste, ça rend la lecture excitante et j'ai hâte de lire la suite.
Bref sans bagage énorme sur les contes en dehors des classiques grand public, j’ai trouvé cette entrée en matière brillante, drôle et intelligente.