GTO : Paradise Lost
7.1
GTO : Paradise Lost

Manga de Tōru Fujisawa (2014)

Le prof bad boy cherche encore la récré idéale

GTO : Paradise Lost de Tōru Fujisawa, c’est un peu comme retrouver un vieux pote de lycée après des années : tu rigoles un peu au début, mais rapidement, tu te demandes s’il n’est pas resté coincé dans les années 2000. Ce retour d’Onizuka, le prof le plus borderline de l’histoire, joue la carte de la nostalgie, mais peine à retrouver la magie du premier GTO.


Cette fois-ci, notre cher Eikichi Onizuka est au cœur d’une nouvelle aventure dans un établissement carcéral pour célébrités. Oui, tu as bien lu. Entre délinquants glamours et intrigues absurdes, le manga tente d’ajouter une couche de satire sociale à son humour déjanté. Mais cette tentative de moderniser la recette se fait au détriment de l’équilibre narratif : on est parfois plus proche de l’anecdote que de l’histoire mémorable.


Le style Fujisawa est toujours là : dialogues crus, situations rocambolesques, et personnages plus grands que nature. Mais là où GTO original jonglait entre humour, drame et critique sociale, Paradise Lost semble trop souvent opter pour la facilité. Les gags tombent parfois à plat, et certaines situations sentent un peu le réchauffé. Onizuka reste fidèle à lui-même, mais son irrévérence légendaire a un petit goût d’usé, comme si son charisme suffisant peinait à compenser une intrigue qui avance en zigzag.


Côté dessin, rien à redire : Fujisawa maîtrise son trait. Les scènes d’action claquent, les expressions sont toujours exagérées juste comme il faut, et les moments sexy font leur apparition en fanfare (comme toujours). Mais là encore, l’esthétique soignée ne suffit pas à masquer les lacunes d’un récit qui s’essouffle parfois avant d’avoir vraiment démarré.


Le vrai problème de Paradise Lost, c’est qu’il semble surfer sur sa réputation sans chercher à aller plus loin. Les nouveaux personnages sont colorés, mais manquent souvent de profondeur, et les enjeux peinent à captiver. Si tu es un fan hardcore d’Onizuka, tu prendras plaisir à retrouver son univers. Mais si tu t’attendais à une vraie révolution ou un renouvellement audacieux, tu risques de rester sur ta faim.


En résumé : GTO : Paradise Lost est un manga qui fait le job pour ceux qui veulent prolonger leur aventure avec Eikichi Onizuka, mais qui manque de l’étincelle qui rendait l’original culte. Entre nostalgie et routine, Fujisawa nous sert une copie parfois trop tiède pour vraiment marquer les esprits. On rigole encore, mais le paradis semble un peu plus loin qu’avant.

6
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le 28 nov. 2024

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CinephageAiguise

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