Sobre est la couverture de Harem End. Cinq femmes et un drap (avec un truc à l’intérieur ?) bien ficelé - ambiance boucherie du coin -, on est loin de la surcharge présente sur d’autres jaquettes (qui a dit Dragon Ball Super ?). De quoi donner envie de tourner les pages et de feuilleter ce que cet ouvrage a à nous offrir ?
À l’instar de Junji Ito, tous les titres de Shintaro Kago ne se valent pas à mes yeux. J’ai par exemple trouvé que Dommage Cérébral sentait le réchauffé, avait un air de déjà-vu trop prononcé. Avec Harem End j’ai l’impression que Shintaro Kago a utilisé le générateur de scénarios de Luc Besson (cc Mozinor) tant le récit principal mêle des éléments aperçus auparavant et récurrents dans son œuvre (ero-guro, anime, manga, l’architecture, la manipulation de l’image, les ruptures de ton, les obsessions maladives, les activités improbables mais qui répondent à un besoin…). La combinaison proposée fait mouche ici. On se prend aux jeux saugrenus mais mortels qui se déploient sous nos yeux, où l’horreur et l’humour se mélangent mieux que les Senju et les Uchiha. Avec en prime une petite plongée dans l’animation, ses innovations discutables et un clin d’œil à Puella Magi Madoka Magica - votre Kyubey chéri vous attend !
Outre un récit principal orienté découpes et chasses en tout genre, l’ouvrage contient des histoires courtes mettant en avant une détective perspicace (autant que le Columbo des grandes heures), une histoire de gommes avec de vrais morceaux d’orgasmes dedans et les aléas des restos de ramens prêts à tout pour appâter les clients.
Harem End réussit donc à conquérir le lecteur familier des œuvres de Shintaro Kago sans que l’aspect redite ne se manifeste. On pourra même voir en lui une bonne porte d’entrée dans l’univers du mangaka. Même s’il convient de porter des gants et de quoi se protéger avant de pousser la porte, afin de ne pas être trop éclaboussé par certains fluides…