Ce qui est dingue avec Donjon, c'est qu'il a beau s'être écoulé 13 ans entre cette bd et le tome 6 (Sfar ayant laissé tombé temporairement le projet et Lewis Trondheim étant sur son propre univers d'héroïc fantasy avec Ralph Azam) il y a rien qui transparait mis à part le dessin de Boulet qui s'est complexifié avec le temps. On est revenu à la situation de la fin de Retour en Fanfare, lorsque le donjon du gardien est toujours sous la possession de Guillaume de la cour. Et la solution est radicale : soit réduire le donjon en poussière, détruire l'endroit où sont stocké les légaux.
L'album permet de comprendre comment ce gros couillon de Marvin a pu séduire la magicienne Pirzuine. Là encore, on savait qu'ils auraient des enfants, mais c'est rigolo de voir comment cette relation s'est concrétisée. Bon, il y a pas mal de gags très "pipi caca" avec toute une histoire de doigt qui pue et de massage de prostate. Mais ce tome permet d'étendre à nouveau le lore de la série, expliquant qu'elle a plongée dans le chaos à cause des magouilles de Herbert (et Marvin.)
Qui en voulant détruire l'acte notarié de possession du donjon ont carrément détruit la stabilité de leur univers. De façon figuré (il n'y a plus personne pour conserver les lois) comme au sens propre, puisqu'ils libèrent la force noire.
D'ailleurs comme dans le dernier tome, l'histoire est essentiellement centrée autour de Marvin, Herbert et Isis. J'ai un peu la nostalgie de l'époque où ils étaient suivis par une ribambelle de personnages (Alcibiade, Horous, Grogro, Zongo, etc...)
Par contre, j'avais complètement oublié la dimension "sans pitié" de nos personnages puisque ceux-ci n'hésitent pas à zigouiller des gens à tour de bras, que ce soit pour voler les fringues d'un garde ou pour se défaire d'une situation périlleuse. Après dans le monde de donjon les massacres sont fréquents et la vie n'a vraiment que peu de valeur (ainsi une épreuve pour être pourvoyeur exécutaire consiste juste à laisser s'entretuer 100 gars et d'attendre qu'un d'entre eux ressorte vivant. Et apparemment, ils le font toutes les semaines.)
Ha, et c'est toujours un peu les mêmes personnages qui ressortent de l'épée du destin quand on la touche. J'aimais bien l'époque où des personnages tous plus tordus les uns que les autres faisaient leur apparition.