Initial D est une œuvre culte pour tout amateur de street racing et de manga des années 90-2000. Le manga brille par son atmosphère unique, ses duels haletants, son réalisme technique, et bien sûr, le personnage iconique de Takumi Fujiwara. Cela dit, après avoir terminé les 48 tomes, plusieurs éléments m’ont laissé un goût d’inachevé ou de frustration.
D’abord, le traitement de certains personnages secondaires laisse à désirer. Natsuki, par exemple, qui occupe une place très importante au début du manga, disparaît complètement une fois partie à Tokyo. Une brève apparition ou au moins une mention aurait été appréciée pour clore son arc narratif.
Dans la même veine, la relation entre Takumi et la golfeuse (Mika) semble amorcer quelque chose... qui n’aboutit jamais. Le manga ne nous donne aucune forme de concrétisation de ce couple, ce qui est dommage, surtout vu le temps accordé à leur rencontre.
Un autre point regrettable : on ne voit jamais vraiment Bunta, le père de Takumi, à l'œuvre. On sent dès le début qu’il est une légende de la course, mais hormis un duel symbolique contre son fils lors d’une livraison, on ne voit jamais ses véritables capacités en action. Un battle avec lui aurait été mythique.
Par ailleurs, on aurait adoré voir un affrontement direct entre Takumi et Keisuke, les deux piliers du Project D. C’était une confrontation attendue par beaucoup, mais qui n’arrive jamais. De même, le manga se termine assez abruptement après la dernière course de Takumi, sans véritable épilogue ni vision claire de la suite.
La team Akina Speedstars est aussi mise de côté très tôt dans l’histoire. Iketani et Itsuki, par exemple, auraient pu avoir droit à un peu plus de développement, voire à quelques battles en équipe contre d’autres groupes comme les Nightkids ou les Emperor. Cela aurait permis de montrer leur évolution depuis les débuts de la série.
Enfin, une fois le Project D lancé, le manga devient un peu trop répétitif. Les arcs se résument souvent à : arrivée → repérage → course → victoire → route vers une autre région. On sent que l’auteur a mis de côté l’aspect humain et les intrigues secondaires au profit des seules courses.
Cela dit, Initial D reste une œuvre marquante avec une ambiance inimitable, une narration unique dans le genre et une vraie maîtrise du rythme des courses. Mais on ne peut s’empêcher de penser qu’avec un peu plus de soin accordé à la fin et aux personnages secondaires, elle aurait pu frôler la perfection.