Le come back de trop

Il y a de la déception mais aussi de très bonnes surprises dans cet album.

La principale déception est la résurrection miracle de Thorgal. C'est d'autant plus triste qu'il ne sert pas à grand chose ici. Ensuite, il y a le énième retour de Kriss, sans doute le plus improbable de tous. Le prétexte est mauvais, les auteurs auraient pu trouver un autre moyen de réunir ces personnages.

En contre partie, le personnage de Kriss est très bien exploité, surtout dans sa relation avec Aaricia. Sans cette situation un peu inutile du début et qui fait suite à l'album précédent, les auteurs auraient pu mieux exploiter cette rivalité (bien que la tension aille au-delà d'une simple rivalité), cela aurait permis, en plus, une fin un peu moins brutale (Aaricia redevient gentille dès que Kriss dit qu'elle couvrira leurs arrières... changement un peu trop radical). Puis surtout, il y a cette scène des bains. D'ailleurs c'est amusant, mais toute les scènes sexy mettent en scène Kriss qui se lave : "Les yeux de Tanatloc", elle se fait interrompre par Tjall-le-pervers ; "La forteresse invisible", elle se fait interrompre par deux autochtones dotés de mauvaises intentions ; et maintenant "Kriss de Valnor", sans doute la scène la plus intense puisqu'elle et Aaricia se savonnent mutuellement dans des positions toujours plus sexuelles ('viens savonne moi le dos pendant que je me mets à 4 pattes').

Rosinski poursuit dans son dessin toujours plus jeté, digne d'un crobar de rue. Le découpage est moins cinématographique que dans les précédents tomes. Peut-être un manque d'inspiration. Ou une volonté d'être plus direct. Souvent le dessinateur se contente de champs/contre-champs/vue d'ensemble. De même qu'il est loin le temps où l'auteur trichait pour rendre les posture plus graphique. IL reste tout de même de très beaux dessins plein d'énergie. Ce qui me surprend le plus dans cet album, au niveau esthétique, c'est la mise en couleurs numérique par Graza. Etait-ce une volonté de la coloriste elle-même, ou bien un ordre de Rosinski? Il faut savoir que cet album est le dernier mis en couleurs par quelqu'un d'autre que le dessinateur qui se mettra alors à peindre ses pages dès le tome 29. Le résultat n'est pas moche, elle utilise sa tablette graphique comme un pinceau, mais malgré tout on perd la beauté des accidents que l'aquarelle offre.

Bref, "Kriss de Valnor" souffre d'un début un peu lassant, mais poursuit de façon plus efficace en exploitant judicieusement la psychologie des personnages, sans oublier quelques scènes d'action efficace. Au final, un bon tome, malgré quelques déceptions narratives et graphiques.
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le 1 juil. 2013

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Fatpooper

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