Une digne suite, qui souffre peut être de longueurs

Dans L'Enfant et le Maudit tome 3, l’auteur Nagabe continue de nous plonger dans cet univers à la fois doux et inquiétant, où l’ombre de la malédiction plane toujours sur les deux personnages principaux, Sheeva et le Professeur. Ce troisième volet est à bien des égards une digne continuation des deux premiers tomes, avec une attention particulière portée à l’évolution de leur relation, à la fois fragile et pleine de tendresse.

Ce volume excelle dans l’exploration des émotions subtiles qui lient les deux protagonistes. L’auteur utilise des moments de silence et de contemplation pour approfondir leurs sentiments, ce qui reste l’un des points forts de cette série. On y retrouvent l’atmosphère mystérieuse qui a tant marqué les débuts, avec des illustrations délicates, voire poétiques, contrastant avec le cadre sombre dans lequel évoluent les personnages. Nagabe maîtrise l’art de l’expression minimaliste, capturant avec brio les émotions de ses personnages à travers leurs regards et leurs gestes.

Le fait d'avoir des focus sur des visages humains, très marqués par la vie, a été une sacré surprise. Les traits sur visages sont tous bien vieillis et rajoute à l'ambiance d'une société sur le déclin.

Cependant, on ne peut ignorer que ce tome souffre d'un certain essoufflement. Malgré la richesse émotionnelle des interactions, l'intrigue semble stagner par moments. Il est indéniable que la série, jusque-là captivante par ses mystères, commence ici à se perdre dans des longueurs. Ces ages, souvent introspectifs, ralentissent le rythme et peuvent donner l’impression que l’histoire peine à avancer​.

On y découvre très peu de nouvelles choses et au contraire, on nous sert quelques poncifs. Une capture, une contre attaque, un sauvetage... Tous est très prévisible et ça m'a quelque peu dérouté.

Comme quoi, cette lenteur narrative peut parfois éroder l’intensité dramatique du récit. Néanmoins, pour ceux qui sont profondément attachés aux personnages, ces moments introspectifs offrent une pause bienvenue, permettant de savourer la relation père-fille de substitution entre Sheeva et le Professeur. Bien que je commence à exprimer une certaine frustration face à la rétention des informations concernant la malédiction et le é du Professeur, ce qui semble retarder les révélations importantes attendues depuis le début de la série​

En conclusion, bien que L'Enfant et le Maudit tome 3 souffre de quelques longueurs, il reste un récit émotionnellement puissant, porté par des illustrations à la fois sombres et délicates. Les lecteurs fidèles à la série apprécieront la profondeur des personnages, même si certains peuvent trouver que l’intrigue avance un peu trop lentement à ce stade. Je ne vais pas arrêter la lecture de cette série pour si peu. Je suis plutôt curieux de ce qu'ils vont trouver pour rebondir dans les prochains tomes.