Je trouve que Knightfall, c’est une vraie bonne idée. Pas seulement Bane qui démolit Batman, mais le remplacement de Wayne par Jean-Paul Valley, ses questionnements, sa croisade, sa lutte contre lui-même et le programme posthypnotique qui tente constamment de lui laver le cerveau. La problématique idéologique, les rapports délicats avec Tim Drake, les anciens alliés qui se posent des questions face à ce Batman si différent… Ce tome-ci ne fait pas exception à la règle ; toutefois je commence à trouver le temps long, il faudrait pas que ce statu quo se maintienne trop longtemps.
Ce volume voit toutefois quelques évolutions : Valley s’interroge maintenant sur ses visions de saint Dumas, qui apparait régulièrement pour lui servir de guide spirituel. En outre, il fait face à de nouveaux ennemis (l’encaisseur) mais également à de vieilles connaissances de Wayne, parmi lesquels Catwoman (qui apparemment avait droit à sa série personnelle depuis peu à l’époque) et le Joker, toujours content de torturer la chauve-souris.
Graphiquement, on a droit à quelques très belles choses, je pense en particulier aux épisodes avec l’encaisseur et Catwoman, mais également le personnage de Valley de manière générale, que les dessinateurs semblent maitriser de mieux en mieux. Les couvertures, incluses, sont d’ailleurs fort jolies dans l’ensemble.
Bref, je suis toujours convaincu par cette histoire, cette période du Batman, mais j’espère qu’ils ont su renouveler ça à temps… J’ai néanmoins une réserve à formuler, à propos de la suite de la quête de Wayne, l’épisode en fin de volume où Wayne court après le père Drake et la médecine Machin… Bon, c’est un peu lourd, mais ça c’est pas grave en soi, ce qui me tue, c’est le personnage de Wayne, qui en prend plein la gueule : il décide d’un coup qu’il est amoureux de sa médecine, et il s’étend en un lyrisme peu crédible pour le personnage. Le pire, c’est la fin :
(SPOILER ALERT) : grosso modo elle est enlevée par un mec qui veut profiter de sa capacité de guérison et la transformer en énergie destructrice (oui c’est un peu nul, mais on a déjà vu pire). Wayne entre en avec elle, surveillée par le gars, et elle le repousse en disant qu’elle est là de son plein gré bla bla bla. Et Bruce, il y croit ! il y croit même tellement qu’il décide qu’elle est devenue foncièrement mauvaise (alors qu’il y a 5 minutes il la voyait comme la femme de sa vie, encore plus spéciale que toutes les autres femmes de sa vie) et qu’il décide de la traquer pour protéger le monde de ses méfaits. Là, c’est plus pourri, c’est carrément complètement naze.
(FIN DE SPOILER)
Hormis ce bémol final, l’ensemble reste plaisant à suivre.