La prison de Robertsonville, c’est un peu La Grande Evasion de Steve McQueen, revue et corrigée par les Lapins Crétins (oui, rien que ça !). Un album complètement burlesque, dont le scénario tient sur un demi post-it, et qui évacue l’introduction en une dizaine de pages pour se concentrer sur le cœur de l’album : mille et une façons de s’échapper d’une prison en temps de guerre.
Blutch et Chesterfield sont toujours aussi attachants, et quelques bons personnages secondaires viennent les redre ici, aussi bien du côté du Nord (avec Ralph) que du Sud (Cancrelat, l’ennemi de toujours, aussi stupide qu’opiniâtre !). Les péripéties s’enchaînent bien, avec du rythme et une bonne dose d’humour.
Seul regret, que le scénario ne soit pas un tantinet plus consistant : toutes ces évasions manquées sont à peine ébauchées, c’est finalement presque une série de sketchs que propose Cauvin. Se délester d’un peu d’humour pour créer une véritable intrigue, et pourquoi pas donner plus de profondeur à Cancrelat, voilà qui n’aurait pas nui à cet album franchement léger.
Côté dessin, Lambil a pris ses marques : ligne claire, mise en scène sobre. Hormis quelques vignettes en demi-page, très peu de fantaisies, mais cela permet au scénario d’être parfaitement lisible.
Un album à lire pour se fendre la poire.