Le plus décevant avec Le Monde dans leurs yeux, c'est que le potentiel est là et que les sujets autour des discriminations et violences faites aux femmes dans différents pays d'Asie et d'Orient au travers des yeux d'enfants (/pré-ado) sont tout à fait intéressants et (malheureusement) pertinents. Seulement Ebine Yamaji écrit ses histoires de manière tellement didactique qu'elle en perd toute forme d'émotion. C'est malheureux de ne pas réussir à créer d'empathie (ou alors très artificielle, trop) pour ses personnages alors qu'on traite de tels sujets.
Ainsi l'on avance dans le manga, les histoires s'enchainent et ne marquent jamais vraiment le lecteur, comme si tout était écrit avec automatisme. C'est dommage car je pense sincèrement que toutes les histoires avaient le potentiel pour donner lieu à des histoires de qualité. Par ailleurs le dessin, assez froid et impersonnel, renforce cette sensation de détachement vis-à-vis de ce qui se joue dans les histoires. Jamais une planche n'est marquante, les compositions sont classiques et le découpage aussi. Je me suis demandé si c'était pour donner un aspect "documentaire" (ça ne veut pas dire grand chose) à l'ensemble, quoi qu'il en soit ça n'est pas particulièrement réussi (sans être "raté" pour autant).
Plus que mauvais, c'est surtout un manga assez décevant. Poor Little Mina, l'autre manga de l'auteure sorti l'an é, était lui aussi assez peu réussi. Entre sa première histoire vide, l'auteure ne parvenant là non plus à créer l'émotion un quelconque instant, et la seconde légèrement mélancolique mais très peu marquante aussi. Je suis tout de même curieux de lire ses titres parus il y a quelques années, particulièrement Au temps de l'amour, Free Soul et Love my life.