Après une première saga achevée, nous revoilà dans l'univers d'Universal War. Cette seconde phase commence avec une mise en place des protagonistes et surtout de l'héroïne, Théa, mais, avant toute chose, par une remise en contexte. L'histoire se déroule à la fois 13 ans et 3 siècles après la fin d'Universal War One. En effet, Kalish ayant remonté le temps et réalisé la civilisation de Canaan, celle-ci a 300 ans de développement dans ce début de nouvelle saga. Mais en même temps, seulement 13 ans se sont déroulés depuis la fin de la guerre universelle que la civilisation de Canaan a pu éviter.
La Bible de Canaan rythme toujours les pages de cette nouvelle saga, cette fois en mettant en avant l'opposition de Mario au temps comme le nouveau Satan, tandis que de manière plus directe nous voyons que le peuple de Canaan, loin d'avoir évolué comme Kalish le souhaité, s'est transformé en un peuple élu, persuadé de devoir diriger le système solaire plus ou moins de force. Le résultat en est que cette aide forcée ne fonctionne pas. Dans un écho contemporain aux interventions occidentales en Afghanistan et en Irak, nous voyons que forcer un peuple à être libre est la meilleure manière de les bloquer, de les frustrer et de les forcer. Résultat : un sentiment de fascisme.
Parallèlement, le Wormhole de Mario n'a pas été détruit. Celui-ci est toujours au cœur du soleil et même si le mur a été détruit, ce second Wormhole dévore le soleil de l'intérieur, ne lui laissant encore que quelques petites années à vivre. Le peuple de Canaan évoque alors la possibilité de sauver l'astre en usant d'intelligence artificielle supérieure aux humains. Mais cela, interdit par leur peuple risque de se retourner contre eux. On notera avec regret que ce genre de « détail » aurait dû être prévu par Kalish justement.
La thématique de l'intelligence artificielle semble donc être celle qui dirigera cette nouvelle saga contre le voyage dans le temps pour la première guerre universelle.
Pour ma part, j'ai apprécié de retrouver un univers connu, j'ai aimé voir ce qui avait changé et les nombreux clins d'oeil à la première saga. Malheureusement je trouve également que l'ombre de Kalish est partout présent, comme si l'auteur lui-même ne ait pas d'abandonner son héro.
Enfin on notera cependant une exposition parfaite, claire, précise, beaucoup plus efficace que le premier tome d'Universal War One. On est donc bien parti pour un beau récit. Et la beauté est bien sûr au rendez-vous avec une gestion entre le cosmique et l'intimité parfaitement bien gérer. Ce tome est forcément très beau et on se dit que cet Universal War Two saura peut être déer la première.