Les Germes de la destruction - Hellboy, tome 1 par Schrödinger
Mike Mignola aurait pu être un bon dessinateur. Ou un auteur able. Mais bon, les fées qui se sont penchées sur son berceau ont décidé qu'il allait plutôt en remontrer à tout le monde, tout seul. Merci les fées.
Hellboy est un comic qui se savoure. Avant d'être une histoire, c'est un style graphique unique; des tons sombres, mais un dessin d'une grande clarté, grâce à ses lignes et à ses ombres nettes; maitrisé, sans en devenir trop froid.
Au delà du graphisme, un univers et une atmosphère. Toujours proche des contes de fées et des légendes folkloriques, dans ce qu'ils ont de plus sombre. Un peu de Lovecraft aussi, avec son monstre à tentacules (je sens des fans de mangas qui commencent à fantasmer, là). Un monde à la limite entre fantastique et merveilleux; la magie et le surnaturel sont parfaitement dosés, pour ressortir sans être étouffés. Du pulp, aussi, parfois. Et enfin, un héros surpuissant et balourd qui rentre dans des créatures mythologiques comme un touriste américain dans un monument historique: en pourrissant tout sur son age. Il est fort, il est maudit, il veut vivre son destin d'humain malgré ses origines démoniaques. On ne peut que lui souhaiter bon courage.
Difficile de formaliser tout cela. Le mieux qu'on puisse dire, c'est que Mignola est un artiste doué, avec un univers personnel riche et les compétences techniques pour l'exprimer. Le résultat: un petit bijou. On regrettera juste, pour ce premier tome, qu'il ait essayé de condenser trop d'information, rendant la lecture un peu lourde.