Le titre de cette critique est tiré de la pancarte d'entrée à El Paso, page 22 (v'là les Texas Rangers !) et donne le ton juste de cette aventure de Lucky Luke.
L'auteur a créé une aventure qui s'inscrit dans la tradition de Goscinny pour le scénario, mais qui se démarque de Morris pour le dessin : Blutch y fait du Blutch affiné, où le héros est cependant souvent fidèlement croqué à la façon de Morris, ce qui permet de se raccrocher à son identité d'origine. Les couleurs sont agréables et les décors plutôt soignés, tout en se démarquant, encore une fois, du style originel.
L'histoire commence banalement avec l'arrestation d'un jeune malfrat par L-L, à qui il a eu la malchance de tenter de voler Jolly Jumper. Notre héros, comme de "juste", le conduit au Shériff du coin, un minable fonctionnaire, lequel le met sous clé. Mais le destin met sur la route d'errance du cowboy solitaire le petit frère et la petite soeur du voyou, deux inables morveux armés.
Et c'est le début de l'enfer d'une société lâche et mal faite pour Lucky Luke.
On imagine bien, de nos jours, un ultime justicier pris à s'occuper de "ce qui ne le regarde pas" dans des USA tenus par un Trump qui donne asile sans complexe à des criminels internationaux convaincus de viols et de trafic d'être humain comme les frères Tate : les principes restent aux Etats-Unis la Loi et l'Ordre, bien sûr. La justice aussi... quelquefois.