Seiichi est un timide adolescent japonais qui grandit dans une famille apparemment sans histoire. Certes, Seiko, sa mère, a bien tendance à le couver un peu trop ce qui provoque quelques moqueries chez ses camarades, mais cela ne lui pose pas vraiment de problème. Pourtant, à la suite d’un drame dont il est témoin, Seiichi se rend compte que ce qu'il prend pour de l'amour maternel masque en fait un véritable déséquilibre psychiatrique. Le jeune garçon va devoir apprendre à vivre tiraillé entre cette mère qui l’aime trop et le poids de la culpabilité de ce secret qui le ronge désormais.
A seulement 38 ans, Shuzo Oshimi s’est fait une jolie place dans la bande dessinée japonaise à travers des œuvres troublantes (Les Fleurs du mal, Happiness, Dans l’intimité de Marie) qui interrogent le mal-être adolescent, notre sexualité et nos penchants pervers. Avec Les Liens du sang, il pousse le curseur encore un peu plus loin et nous plonge au cœur de cette relation ultra toxique. Multipliant les cadrages serrés, notamment sur les regards des protagonistes, Shuzo Oshimi opte pour une économie de mots pour laisser vivre quasi nues ses planches splendides. Suffocant.