Diptyque excellent. Une intrigue historico-culturelle très sympathique, une chasse au trésor à travers les décennies, un Larry piégé comme jamais, une Laroya fascinante et beaucoup d'intérêts divergents entre les japonais, la mafia chinoise, la CIA...
Au niveau personnel, Phoenix permet de faire le lien avec la tragédie précédente. Quelque part, notre héros a perdu son coeur. Mais il vit encore, l'amour n'a jamais été son moteur. Et tandis qu'il a tout lâché pour accomplir sa veageance, celle-ci terminée il se retrouve face à un choix. Un choix et un compte à rebour. Le choix c'est celui de travailler ou non pour des gens de la pire espèce -celle là même qu'il s'est juré de combattre, au risque de perdre le peu qu'il lui reste s'il n'accepte pas. Le compte à rebour ? 10 jours pour résoudre une affaire sur laquelle tout le monde s'est cassée les dents depuis 1945. L'issue semble inéductable, mais Larry a-t-il seulement envie d'essayer ? Que lui reste-il à sauver dans sa vie ? Que reste-t-il du jeune homme plein d'illusions qui rêvait de faire du cinéma ? C'est l'occasion pour Desberg de remettre dans la vie de Larry un amour de jeunesse, autrefois éclipsée par la beauté nébuleuse de Gloria, mais qui a aujourd'huie le champ libre, et lui promet un peu de stabilité au moment même où sa vie semble s'écrouler à l'horizon d'une dizaine de jours.
Au milieu de tout ça, Larry et la vénéneuse Laroya s'apprivoisent, se découvrent, dans un jeu de domination marrant. Pour une richesse partagée à l'arrivée.
Diptyque très complet pour une série qui a réussi sa métamorphose, sachant faire évoluer son héros. Autrefois si fermé, si opaque à nos yeux, on se retrouve désormais à ses côtés dans ses tourments et ses doutes...