Sous ses airs de graphisme naïf et ses petites cases de personnages qui se succèdent, l’autrice nous présente ici une histoire sombre, celle du harcèlement que va subir Merel. Une femme désignée comme bouc-émissaire par une autre femme en pleine crise conjugale. Par effet de groupe et de ragots, le harcèlement va s’amplifier et devenir incontrôlable. Cette gradation du harcèlement est très bien réussie dans la bande-dessinée et l’on sent l’étau se resserrer autour de la ferme de Merel. Malheureusement l’intensité retombe comme un soufflé pour s’orienter sans grande cohérence sur un happy-ending et c’est regrettable. C’est regrettable parce que l’autrice aurait pu nous proposer un vrai oxymore graphique avec ses canards, ses matchs de foot amateur, cette petite bourgade hollandaise qui sombre dans une folie glauque de harcèlement mais l’idée c’est arrêté à mi-chemin seulement.