"On ne peut pas dire que tout ça... m'ait fait grandir..."

5 garçons, 1016 filles : bienvenue au lycée privé Hachimitsu ! Le rêve pour ces messieurs ? Presque : on parle quand même d’un manga qui s’intitule Prison School. Alors enfilez votre tenue de bagnard•e et rendez-vous en prison sans er par la case départ ni toucher les… euh…

Quand le manga et l’anime sont arrivés en j’ai eu quelques échanges où Prison School apparaissait comme un manga malsain, remplit de détraqués. De là à penser que ses lecteurs ne vaudraient pas mieux il y avait un pas... qui était parfois franchi. Ce n’est pas ce que je défendrai dans ce qui suit. Ce manga fait la part belle à la comédie ecchi, avec son lot de sous-entendus re-lou, de sous-vêtements et de tétons entr’aperçus, d’angles de vue bien (?) choisis et un male gaze qui fera bondir… pour se rincer l’œil il y a de quoi faire. C’est d’ailleurs à cause d’une opération voyeurisme qui a mal tourné que nos 5 garçons finiront en « prison » au sein du lycée. Un lycée assimilé à une institution totale, où l’accent est placé sur la vie en son sein, ce qui se e à l’extérieur étant réduit à la portion congrue.

On observe alors à quel point les interactions entre garçons et filles sont difficiles. À quel point les garçons ne sont pas fichus de s’adresser à elles « normalement » et les conseils qu’ils se refilent soulignent leur manque de maturité (cf. ceux de Kiyoshi pour se faire embrasser par une fille). Prison School montre que ces jeunes ne savent pas comment s’y prendre. Les interactions sociales avec autrui ne sont pas leur point fort et ils n'apprennent pas au fur et à mesure des épreuves qu'ils surmontent, comme Bouvard et Pécuchet chez Flaubert. D'où le bilan tiré par l'un des personnages principaux (Kiyoshi) placé en titre de cette critique.

Il sera aussi question de masochisme (mais d'une manière plus fine que ce que l'on pourrait croire à première vue), de fusée, d’effet papillon, de jalousie, de fourmis, de l’histoire des 3 royaumes, d'autres références multiples… soit autant d’éléments qui fournissent des situations absurdes, des punchlines qui traînent (tmtc), des poses iconiques qui virent souvent au ridicule et des cliffhangers WTF.

Prison School ne se réduit pas à son érotisme. On peut le lire autrement mais il souffre de défauts certains : il traîne (beaucoup ?) trop en longueur, trop de personnages sont laissés de côté en cours de route et la conclusion est bien précipitée avec un coup d'accélérateur que l'on ne comprend pas tout à fait... L’impression générale est donc mitigée : il y a du bon mais le manga s'étire (beaucoup) trop une fois le premier arc terminé ; l'histoire avec le proviseur est dispensable ; bon vent à tout le monde malgré tout.

La note : Trop mater est mauvais pour la santé / 20