Pendant que les Élus se réunissent à nouveau, pour mieux se déchirer une fois encore, Mort poursuit sa quête et n'a jamais été si proche de redre son fils, Babylone. L'heure des retrouvailles a donc sonné, à tous les niveaux. Malgré cela, la série donne légèrement le sentiment de patiner sur place.
Nous l’avions déjà souligner dans la chronique du précédent volume : après l’introduction de quantité de personnages et de factions, l’intrigue mise en place par Jonathna Hickman paraît peiner à réellement progresser, les développements se faisant par à-coups, comme à la marge.
Ainsi, ce tome 6 propose deux actions déployées en parallèle : d’une part la réunion des Élus sur la convocation de Erza, devenu le Message incarné, d’autre part les péripéties conduisant Mort à son enfant. Et nous avons droit, dans les deux cas, à une attente, visant à faire monter la tension dramatique, faite de discutions et d’hésitations dans l’essentiel du volume, pour deux résolutions finales , chacune montée en contrepoint de l’autre, qui elles réveillent enfin le lecteur.
Mais au final tout cela paraît un peu mince. On aimerait que l’ensemble progresse plus rapidement, offre à nouveau des rebondissements véritablement surprenants ou frappants. Pour autant, la construction s’avère habile à plusieurs niveaux. Par exemple, Jonathan Hickman, très clairement, compose une boucle avec le premier volume, avec la reprise de certains lieux et motifs. Cela se fait toutefois, à nos yeux, au prix d’une forme d’artificialité de certaines situations, comme la réunion à Armistice, et d’une stagnation de l’action.
Reste un travail sur l’ambiance toujours aussi réussi, un monde foisonnant d’une grande richesse, des personnages à la construction soignée et des thématiques - ici la politique des foules et le fanatisme religieux - audacieuses, matures et plutôt intelligemment abordées. De quoi déjà se satisfaire, mais en attendant à présent que le récit se décante enfin.
Chronique originale et illustrée sur ActuaBD.com