Par Matthieu Pinon
One Piece est l’arbre qui cache le désert que traverse le shônen aujourd’hui. Depuis le début du 21e siècle, aucune nouvelle licence n’est venu dynamiser le manga pour adolescents (en dehors de Fairy Tail, fortement inspiré à ses débuts par l’œuvre d’Oda). Débuté il y a vingt mois au Japon, Seven Deadly Sins pourrait bien être le renouveau du genre.
Lancé dans le Weekly Shônen Magazine de Kodansha, le doyen des magazines shônen, Seven Deadly Sins va d’emblée à contre-sens de la production habituelle. Plutôt que suivre le parcours initiatique d’un héros, le mangaka Nakaba Suzuki introduit des personnages au niveau maximal de leur pouvoir et mise tout sur la révélation progressive de leur é, inextricablement lié à l’Histoire de leur pays. Accusés à tort de régicide, les Seven Deadly Sins auraient été tués juste après leur crime par l’intervention des Chevaliers Sacrés, dix ans auparavant. Ces derniers, réels comploteurs, règnent depuis en tyrans sur Britania et traquent les Deadly Sins, les seuls susceptibles de les démasquer si jamais ils se réunissent…
Ne garder de la fantasy que les codes actuellement à la mode (on est loin de la complexité d’un Trône de fer mais l’idée principale est là) reflète la démarche judicieuse de Nakaba Suzuki, qu’il applique consciencieusement tout au long des pages. Dès les premiers chapitres, les batailles épiques à la Dragon Ball ou Saint Seiya détruisent des pans entiers de murs et de falaises, mais nous épargnent les tirades lancinantes d’un héros à bout de forces après une énième attaque à superlatifs. (...)
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