Super Mutant Magic Academy mélange des réflexions sur l’art, la vie, la politique, la sexualité, la culture pop.
Le titre ironise déjà sur l’univers des personnages, un mélange de Harry Potter à l’école des sorciers et de l’école Xavier pour jeunes surdoués des X-men. Pourtant il ne s’agit pas tant d’en écrire un pastiche, le cadre est vraiment prétexte pour les personnages à s’agacer contre l’establishment, ou s’interroger sur son homosexualité, ou produire des performances artistiques. Je ne suis même pas certain que l’on soit vraiment dans une atmosphère de teen spirit, bien que l’auteur fasse plusieurs clins d’oeil à cette humeur, peut-être qu’il s’agit de montrer comment nos oeuvres de culture pop dans lesquelles on se projette finissent par être des vecteurs pour nos insatisfactions, notre désir d’exister.
On a ce motif aussi qui se répète dans la bd d’un élève seul au milieu des éléments qui se déchaînent (on a plusieurs personnages principaux réguliers mais de temps en temps un strip se focalise sur un étudiant anonyme aussi). C’est une façon d’évoquer le romantisme adolescent, mais je le vois aussi comme une représentation de notre solitude.
J’aime bien aussi les petites leçons de philosophie sur l’art qui parsèment l’histoire. Je crois que mon personnage préféré est sans doute s (mais comment ne pas l’aimer ?) l’élève qui fume et qui est en réalité un vieux situationniste dans un corps d’ado, ce personnage qui semble en perpétuelle quête de sens réalise plusieurs performances artistiques, plusieurs expériences tout au long de l’histoire, et laisse souvent ses camarades perplexes. Un épilogue humoristique (du genre à conclure les films adolescents avec les conclusions les plus absurdes) la décrit comme ayant tout plaqué pour épo un émir arabe.