Avec The Grocery, tome 1, Aurélien Ducoudray et Guillaume Singelin nous livrent un récit coup de poing, où la banlieue américaine prend des airs de jungle urbaine. Préparez-vous à entrer dans une épicerie de quartier qui vend un peu de tout : des bonbons, des chips… et des morceaux de vies brisées.
L’histoire s’installe dans un quartier défavorisé où se croisent des personnages hauts en couleur. Le héros, Elliott, est un gamin curieux, fils de l’épicier, qui grandit dans ce chaos organisé. Autour de lui gravitent des dealers, des junkies, et des voisins qui font tout pour survivre dans cet écosystème impitoyable. En gros, c’est comme The Wire, mais avec une palette graphique qui détonne et une bonne dose d’humour noir.
Visuellement, Guillaume Singelin impressionne. Son style nerveux, bourré de détails, donne vie à chaque recoin de cette banlieue. Les personnages sont caricaturaux juste ce qu’il faut, avec des expressions qui oscillent entre le grotesque et le pathétique. Les couleurs explosent, parfois criardes, parfois sombres, traduisant parfaitement la tension permanente du quartier.
Le scénario de Ducoudray, quant à lui, oscille entre tendresse et brutalité. Le ton est cru, les dialogues claquent, mais il y a aussi une vraie humanité dans ce chaos. Loin de juger ses personnages, l’histoire les montre dans toute leur complexité, qu’ils soient des enfants, des caïds, ou juste des gens qui essayent de s’en sortir. Le tout avec une ironie acide qui ne tombe jamais dans le cynisme gratuit.
Cela dit, The Grocery n’est pas pour les âmes sensibles. La violence, bien que stylisée, est omniprésente, et certains ages peuvent être éprouvants. L’intrigue prend parfois son temps pour poser les bases, ce qui pourrait frustrer ceux qui attendent de l’action non-stop. Mais c’est justement ce rythme réfléchi qui donne tout son impact aux explosions narratives.
En résumé, The Grocery, tome 1 est une plongée fascinante dans un microcosme où les rêves s’écrasent contre le béton et où l’espoir pousse là où on l’attend le moins. Un cocktail de drame, d’humour, et de style graphique percutant, à déguster comme un bon soda glacé… mais avec une batte de baseball à portée de main, au cas où.