Je n'avais jamais lu de Darwyn Cooke, et pourtant, son dessin ne m'était pas du tout étranger Son style graphique m'a rappelé les dessins animés tel que les Pierrafeux ou les Fous du volants que je regardais étant petit. Et étrangement, si son graphisme a un coté nostalgique à mes yeux, son récit DC : New Frontier contient un récit plein de nostalgie.
Quand je parle de nostalgie dans le récit ici critiqué, c'est la nostalgie des débuts, où les héros des années soixante débutent pour la majorité dans leur carrière super-héroïque. Si certains, comme Superman, Batman et Wonderwoman ont connu la guerre mondiale en tant que super-héros, d'autres comme Hal Jordan n'y ont participé qu'en tant qu'humain ordinaire. Ce récit de la guerre est irablement raconté à travers les yeux de ces différents protagonistes. Chacun a sa vision de la guerre, et de ce qu'elle implique, et il est intéressant de voir comment les mœurs de certains grands héros pouvaient s'opposer durant ces temps difficiles. En vérité, le trio Superman, Batman et Wonderwoman ne sont pas au centre du récit, au contraire, le récit s'intéresse à des personnages mineurs, ou des personnages majeurs en devenir.
Le premier chapitre en lui seul s'intéresse aux Losers, une troupe de soldat perdus sur une île infestée de dinosaures. Si le récit a été déjà écrit, et réécrit, celui de Cooke, bien qu'assez bref, nous plonge dans le cauchemar de la survie où mêmes le meilleur armement de l'homme est déé par ces colosses d'un autre âge.
Les autres personnages centraux, et plus connus sont Hal Jordan et le Limier martien. L'un, encore jeune, ancien soldat dont les idéaux ont été mis à mal durant la guerre, tente de se reconstruire tant bien que mal dans un monde qui semble ne pas vouloir lui donner sa chance de briller. Le Limier martien, quand à lui, est un être venu d'un autre monde, cherchant à cacher sa véritable identité dans une Amérique en proie aux crimes raciaux et à la peur de l'inconnue.
Le récit prend son appui sur cette période de guerre froide, sur ce qu'a laissé la guerre, et sur ce que ces vieux héros y ont perdu, et sur ce que les nouveaux venus cherchent à accomplir. Darwyn Cooke y narre ici un idéal de l'être humain, le super-héros, confronté à la réalité de cette Amérique en proie au contrôle total, allant jusqu'à se méfier de ces hommes aux pouvoirs fabuleux.
Ce DC New Frontier peut être lu comme un DC Universe "Année un" (bien qu'il s'étale sur plusieurs années) tant il parvient à capter l'essence de chacun de ses héros, et à les faire collaborer face à une menace inattendue, surprenante, et rarement mis en scêne dans les récits Dc. Un vent de fraîcheur et de nostalgie entoure cette oeuvre qui mérite grandement sa lecture pour son récit humain, et son dessin certes enfantin aux premiers abords, mais bien plus profonds qu'il n'en a l'air.