Je ne connaissais pas le dessinateur Christian Durieux, mais je connaissais « Les sous-sols du Révolu » de Marc-Antoine Mathieu qui est dans mon top 10. Cette série coéditée par Futuroplis et « Louvre édition » met en valeur le musée du Louvre au travers de fictions de qualité.
Ici, le dessinateur a imaginé la soirée d’adieux d’un conservateur. Un vieux monsieur qui déteste les mondanités (pas franchement réaliste pour le conservateur d’un tel musée), surtout pour quitter un monde qu’il aime. Alors, il a chipé deux bouteilles de rouge au buffet organisé dans une des salles, pour se soûler tranquillement dans une autre à l’écart. Sauf que dans la salle où il pensait s’isoler, il tombe sur une charmante jeune femme qui a échappé à la vigilance des gardiens lors de la fermeture. Elle est tranquillement assise en face d’une toile en essayant d’oublier tout le reste. A vrai dire cette jeune femme doit faire partie des invités, car elle reconnaît le conservateur et discute avec lui, au lieu de fuir comme si elle ne voulait pas être surprise.
Bref, ces deux là s’accordent pour fuir la réception qui se fera sans eux. Ils vont faire une visite à leur manière. Le conservateur connaît très bien les lieux bien entendu. Faire la visite à une séduisante jeune femme est autrement plus agréable que de converser avec des personnes présentes par obligation. Surtout que la jeune femme en question ne manque pas de fantaisie…
Un album au format carré (29 cm de côté) de 62 planches (qui se lit rapidement), aux couleurs assez sombres, puisque tout se e un soir. Des vignettes de formats très divers qui mettent bien en valeur les lieux. Pas de dialogue superflu et une narration qui utilise correctement le langage propre à la BD. Le style des dessins est agréable. Le tout est poétique et réserve une fin assez bienvenue, qui justifie parfaitement le titre. Un titre également justifié par le lieu qu’il met en évidence.
Le musée lui-même est plutôt bien mis en valeur. Belles sensations d’espace dans un musée vide de ses visiteurs. Meilleures sensations qu’à la lecture du « Da Vinci code » qui cherchait trop le spectaculaire à tout prix. Par contre, il manque un tout petit quelque chose pour faire oublier que le but était avant tout de faire la promotion du musée. Le résultat est intéressant d’un point de vue pédagogique. L’album devrait donner envie aux amateurs de BD de visiter pour de bon un lieu qui peut intimider. Mais les dessins ne rendent que très partiellement justice aux œuvres. Le mieux est sans doute de lire l’album tel qu’il est sans se préoccuper des œuvres présentées et de le revoir ensuite en suivant les indications correspondant aux œuvres dans l’index de fin de volume. Après, la recherche sur Internet ou dans les livres permettra de se faire une meilleure idée des œuvres … en attendant, dans le meilleur des cas, de faire la visite réelle.