Vagabond
8.2
Vagabond

Manga de Takehiko Inoue (1998)

La géniale adaptation de Musashi en manga

Vagabond c'est la libre adaptation par Takehiko Inoue du roman culte d'Eiji Yoshikawa paru chez nous en 2 volumes (La pierre et le sabre puis La parfaite lumiere) traitant du célèbre sabreur Miyamoto Musashi dans un japon féodal où la loi du plus fort est de mise.

La première qualité de Vagabond saute très vite aux yeux puisqu'il s'agit du dessin, sublime coup de crayon de la part de monsieur Takehiko Inoue.
Les paysages sont magnifiques, les visages détaillés, les combats soignés et j'en e. Inoue donne véritablement une âme à ce manga.
Chaque planche est un véritable tableau, contrairement à certains mangas que j'ai pu lire un peu à la va-vite, je prends vraiment le temps avec celui-ci.

L'autre force de Vagabond, c'est évidemment son personnage cultissime, le parcours d'un Miyamoto Musashi tentant de devenir fort, d'arriver au sommet de son art, défiant chaque dojo réputé dans le pays pour se faire un nom.
Cela donne évidemment lieu à des combats mémorables et plein de tension. Ici pas de fantaisie, c'est du combat réaliste et superbement mis en scène.
Au début du manga, Musashi ne compte que sur son culot et sur sa force physique pour terrasser ses adversaires, chose qui lui a plutot bien réussi jusqu'ici mais au fur et à mesure de ses rencontres il se rend compte qu'il faut bien plus que ça pour arriver au sommet, c'est alors une perpetuelle remise en question qui débute.
"Etre fort" ne e pas que par la force brute, d'autres armes sont indispensable : il faut de stratégies et se forger un mental à toute épreuve. Dans un duel au sabre, le premier qui flanche risque d'y er et cet aspect est très bien rendu dans Vagabond, les adversaires s'analysent et guettent le moindre signe de faiblesse adverse, la moindre ouverture pour s'y engouffrer.
Les combats sont donc bien plus subtils qu'on pourrait le croire et sont donc très plaisant à suivre.

Mais ces moments d'action sont contrebalancés par des ages plus axés sur la reflexion, on y découvre Musashi et ses nevroses, l'amour qu'il porte pour Otsu et qu'il tente de refreiner car il ne veut monrer aucune émotion, son enfance avec son père brutal qui lui aussi tentait de devenir le meilleur sabreur et qui était dévoré par sa haine et sa paranoia (voyant en son propre fils un potentiel ennemi dans son chemin vers le sommet), ses remises en question, le poids de la culpabilité après avoir tué tant de gens, etc.
Autant de scènes bien amenées qui humanise le personnage et le rendent attachant.

Mais les personnages secondaires ne sont pas en reste, notamment Matahachi Hon'iden (l'ami d'enfance de Musashi). Tandis que Musashi progresse et se fait une renommée, lui s'enfonce et maudit sa faiblesse et sa lacheté mais il va tenter de réussir par ses propres moyens.
On a aussi Otsu (l'amour impossible de Musashi), Takuan (moine bouddhiste qui aura une grande influence sur Musashi), Jotaro (un enfant cherchant à devenir le disciple de Musashi) et toute une gallerie de sabreurs de renom dont Sasaki Kojiro qui prendra même une place très importante dans le manga puisqu'il éclipse Musashi pendant plusieurs volume où l'on suit son histoire. Une belle façon de le rendre attachant puisque lui aussi est un prodige du sabre déstiné à affronter Musashi. On oublit donc ici tout manichéisme bête et méchant.

En conclusion, on a ici un manga qui adapte à sa sauce l'oeuvre incontournable d'Eiji Yoshikawa et la sublime avec des dessins sompteux, des combats subtils, une exploration de la psychologie de ses personnages et leur évolution. La trame narrative a beau sembler assez simple de base, elle est au final réellement ionnante.
Je ne peux que vous conseiller Vagabond, moi j'attends fébrilement la suite.
10
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Créée

le 29 avr. 2014

Critique lue 2.1K fois

9 j'aime

Vorador

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9

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