French connection.

Suite logique de 2 Days In Paris, 2 Days In New-York garde le charme et l’humour qui avait fait du précédent film une petite réussite sans prétention, basée exclusivement sur le choc des cultures. On retrouve donc ici les mêmes personnages (côté français) quelques années après, la séparation entre Jack et Marion a eu lieu et laisse un petit garçon, qui vit à New-York avec Marion et Mingus. Alors que dans le premier opus, Jack l’états-unien débarquait à Paris, c’est ici au tour de la famille française de Marion d’atterrir à New-York.

C’est donc à ce moment-là que le film démarre vraiment, appuyé sur son principal ressort humoristique, le choc des cultures donc. Il faut être honnête, l’histoire importe peu, elle n’est pas extraordinaire et n’est pas le principal attrait du film. On a beaucoup reproché au premier film, encore plus à celui-ci, de véhiculer une forte dose de clichés et par la même, de les entretenir. C’est probablement vrai, le père de Marion se fait coincer à la douane avec des saucissons, toute la famille dévore des croissants au petit déjeuner. Les New-Yorkais quant à eux sont hygiénistes au possible et très à cheval sur les règles de vie en communauté, en particulier sur le fait de fumer dans les lieux publics. On peut reprocher tout cela à Julie Delpy sauf que sans ça, pas d’humour, pas de rires et donc pas de comédie. Lorsqu’on e outre, on découvre un père franchouillard mais touchant, une sœur allumeuse mais plus ignorante que méchante, un « beau-frère » complètement crétin mais…complètement crétin, il est le personnage le plus intéressant. Il est le type même de l’imbécile sûr de lui qui pense tout savoir, avoir tout vu et tout vécu. Il commet toutes les maladresses possibles, il fait venir un dealer chez son hôte, pousse son « beau-père » à rayer la peinture d’un hummer avec sa clé et surtout, il est convaincu que Salt ‘N’ Pepa est encore le groupe phare de la scène new-yorkaise. D’autres scènes par contre, censées être drôles tombent complètement à plat et laissent de marbre.

Alors oui, ce film véhicule des clichés et s’en sert tout le long pour enchainer les situations drôles et parfois absurdes, mais au final il les utilise pour mieux les retourner contre ceux qui ne sont pas capables d’aller au-delà et tente de désamorcer tous les arguments des « anti-quelque chose ». Julie Delpy est plutôt bien dans le rôle de celle qui se débat pour que ce séjour ne finisse pas en pugilat mais la bonne surprise c’est Chris Rock, étonnant de sobriété et de retenue, il est parfait dans le rôle de celui qui ne comprend rien aux Français et les regarde évoluer comme d’étranges créatures.

Sans être le film de l’année, 2 Days In New-York est une gentille petite comédie de consommation courante qui, sans laisser un souvenir impérissable, laisse tout de même un léger goût de reviens-y.
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le 25 févr. 2013

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Jambalaya

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