5ème Set
6.4
5ème Set

Film de Quentin Reynaud (2020)

Enfin un film « de sport » crédible

Le film dit « de sport » est un exercice difficile. Entre la difficulté de rendre crédible les actions sur le terrain (Invictus et ses matches tout moisis) ou les acteurs qui, visiblement, ne pratiqueront plus sitôt le tournage fini, le réalisme est souvent à la rue.

De plus, si le sport e bien lorsqu’il est diffusé en direct, sa scénarisation donne souvent des actions dignes de Olive et Tom. Il n’y a que la boxe, sport évidemment cinématographique qui s’en sort avec les honneurs.

Le tennis, quant à lui, n’a jamais été particulièrement bien loti. La plus belle des victoires n’était qu’une énième romcom dont Wimbledon servait de toile de fond. Mais en termes de tennis, rien n’était crédible.

Heureusement 5e Set évite tous ces écueils avec grâce. Car à la manière d’un Borg vs McEnroe, il se concentré sur ce qui se e dans la tête du joueur plus que sur ses exploits sur le court.

A ce titre, la grande réussite du film est de nous faire vivre le quotidien d’un joueur classé 245e mondial. Soit les galères et les difficultés à boucler les fins de mois. S’ajoute ici la dimension de Thomas Edison (excellent Alex Lutz), soit un ancien grand espoir, demi-finaliste de Roland-Garros en 2001 et tombé dans les tréfonds du classement depuis.

Addict aux souvenirs de cette gloire fugace, il ne peut se résoudre à lâcher la raquette et regarde avec nostalgie et envie l’ascension d’un jeune qu’il a été, il y a des années.

Engagé dans les qualifications de Roland-Garros, il va se prendre son é en plein visage, faire face à une mère qui l’a coaché avant de l’abandonner à son sort, ne ant plus de le voir perdre, et devoir expliquer à sa femme pourquoi il revient sur sa parole d’arrêter pour enfin pouvoir se consacrer à sa famille.

Car 5e set est aussi le portrait d’un égoïste qui ferme les yeux sur sa condition. L’histoire d’un homme qui a tout donné à son sport sans rien recevoir en retour.

A la réalisation et au scénario Quentin Reynaud fait un sans faute. Si son histoire a des airs de rédemption et de feel good movie, il ne sombre pas dans le conte de fées mièvre. Non, Thomas Edison ne va pas gagner Roland-Garros. Enfin, peut-être, vous verrez...

Surtout il filme le tennis à hauteur d’homme et le rend réaliste à l’écran (même si certains matches ressemblent juste à des concours de frappe). Le dernier match, cadré comme une retransmission tv est une merveille du genre.

Surtout, Alex Lutz est crédible. On sent qu’il peut se défendre sur un court et c’était essentiel. Son talent de comédien n’était pas à démontrer, mais être crédible en short et raquette, c’était autre chose. Pari hautement réussi.

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le 23 sept. 2020

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Bertrand Lagacherie

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