Ce film docu est un bonbon, il ne cherche pas grand chose si ce n'est qu'à être vrai et juste.
Pour poser la narration on rappelle que le film suit le réalisateur et son pote dans un circuit en vélo dans les traces d'un trajet effectué 5 ans auparavant par le fils de ce premier qui s'est donné la mort depuis.
En partant ils nous annoncent qu'ils ne savent pas si ce sera un trajet pour faire vivre la mort ou pour la laisser partir. Au final ce sera un peu des deux et même bien plus.
C'est un road buddy movie déchirant. Parce que ces hommes de plus de 50 et 60 ans ne sont pas là pour nous vendre une performance physique, pour relever un défi (comme ce que j'imagine être le docu d'inoxtag). Ils ne sont pas non plus là pour nous vendre une soupe mièvre de bons sentiments (comme j'ai trouvé que l'était A real pain).
Il s'agit juste de deux hommes, deux amis, pétrifiés par la peur et l'horreur de la mort que l'on ressent comme injuste qui essaient de ne pas sombrer, qui essaient d'apercevoir la vie.
Le film a factuellement des défauts. Il ouvre des voies pas suffisamment exploitée. L'aspect clown notamment. Ou même la poursuite du trajet initial.
Mais parce que finalement le projet initial se transforme au fur et à mesure que leur trajet avance. Il ne s'agit presque plus du trajet du fils mais l'important est dans la destination et dans le fait de se sauver eux même.
J'en prends pour preuve les scènes dans les Carpates. Déchirantes et puantes de vérité. Avec en point d'orgue l'un des plus beaux moment d'amitié qu'il m'ait été donné de voir dans une salle de cinéma.
Alors certainement j'ai été plus touché parce que ce film fait résonner une partie de mon histoire personnelle, mais justement c'est ce qui me permet de juger de l'authenticité de la démarche et des comportements. Et c'est tellement rare que la perte des être chers soit traitée de façon réaliste qu'il faut pointer du doigt ceux qui y arrivent.
Et si pour l'instant je me suis concentré sur la partie triste de l'histoire il ne faut pas oublier la partie joyeuse et lumineuse. L'amour et l'humour que partagent ces deux amis sont beaux à voir. La scène à Vienne bien sûr, les petits moments des spectacles de clown et surtout une fulgurance, à travers une phrase lancée comme ça qui vient couper nos yeux humides pour nous surprendre d'autant plus. Car c'est aussi ça le deuil entre deux pleurs essayer de ne pas oublier de vivre. Pour nous. Pour ceux qui ne sont plus. Pour ceux qui nous restent.