À bicyclette !
7.1
À bicyclette !

Film de Mathias Mlekuz (2024)

Des larmes aux larmes, en ant par le rire.

Ce film docu est un bonbon, il ne cherche pas grand chose si ce n'est qu'à être vrai et juste.

Pour poser la narration on rappelle que le film suit le réalisateur et son pote dans un circuit en vélo dans les traces d'un trajet effectué 5 ans auparavant par le fils de ce premier qui s'est donné la mort depuis.
En partant ils nous annoncent qu'ils ne savent pas si ce sera un trajet pour faire vivre la mort ou pour la laisser partir. Au final ce sera un peu des deux et même bien plus.

C'est un road buddy movie déchirant. Parce que ces hommes de plus de 50 et 60 ans ne sont pas là pour nous vendre une performance physique, pour relever un défi (comme ce que j'imagine être le docu d'inoxtag). Ils ne sont pas non plus là pour nous vendre une soupe mièvre de bons sentiments (comme j'ai trouvé que l'était A real pain).
Il s'agit juste de deux hommes, deux amis, pétrifiés par la peur et l'horreur de la mort que l'on ressent comme injuste qui essaient de ne pas sombrer, qui essaient d'apercevoir la vie.

Le film a factuellement des défauts. Il ouvre des voies pas suffisamment exploitée. L'aspect clown notamment. Ou même la poursuite du trajet initial.
Mais parce que finalement le projet initial se transforme au fur et à mesure que leur trajet avance. Il ne s'agit presque plus du trajet du fils mais l'important est dans la destination et dans le fait de se sauver eux même.
J'en prends pour preuve les scènes dans les Carpates. Déchirantes et puantes de vérité. Avec en point d'orgue l'un des plus beaux moment d'amitié qu'il m'ait été donné de voir dans une salle de cinéma.

Alors certainement j'ai été plus touché parce que ce film fait résonner une partie de mon histoire personnelle, mais justement c'est ce qui me permet de juger de l'authenticité de la démarche et des comportements. Et c'est tellement rare que la perte des être chers soit traitée de façon réaliste qu'il faut pointer du doigt ceux qui y arrivent.

Et si pour l'instant je me suis concentré sur la partie triste de l'histoire il ne faut pas oublier la partie joyeuse et lumineuse. L'amour et l'humour que partagent ces deux amis sont beaux à voir. La scène à Vienne bien sûr, les petits moments des spectacles de clown et surtout une fulgurance, à travers une phrase lancée comme ça qui vient couper nos yeux humides pour nous surprendre d'autant plus. Car c'est aussi ça le deuil entre deux pleurs essayer de ne pas oublier de vivre. Pour nous. Pour ceux qui ne sont plus. Pour ceux qui nous restent.

9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 12 mars 2025

Critique lue 13 fois

1 j'aime

Barmad

Écrit par

Critique lue 13 fois

1

D'autres avis sur À bicyclette !

Le (long) chemin de la résilience

Mathias et Philippe, amis depuis 20 ans, entreprennent de faire le même périple en vélo (de la côte atlantique à la mer noire en Turquie) que le fils de Mathias 5 ans plus tôt, sachant que celui-ci...

Par

le 25 févr. 2025

19 j'aime

7

Ne pas se fier à l'affiche (Ou quand l'habit ne fait pas le moine)...

Avant de découvrir ce "À bicyclette !" Mathias Mlekuz n'était pour moi que le désopilant Arnaud de "Nos enfants chéris" et le réalisateur d'une comédie sociale trop banale, "Mine de rien". Je suis...

Par

le 29 janv. 2025

18 j'aime

2

L' air de rien...............

Devient- on artiste ou cela est- il inné ? Je ne sais pas............Une belle surprise que ce long métrage de Mathias Mlekuz. Le cinéphile curieux pourra consulter le lien suivant pour en...

le 28 févr. 2025

13 j'aime

3

Du même critique

A rester en surface, le poisson se noie.

Bon, tout d'abord, je suis d'accord, pour un premier film, Chandor nous propose un casting de folie, sur un thème pas forcement facile. Mais justement, en voulant vulgariser la haute finance pour...

Par

le 5 janv. 2012

34 j'aime

1

Calvaire...

1 Note minimale. 2 Pour le thème. 3 Pour le "j'ai peur qu'il devienne sourd muet aveugle, nain, noir, pédé, et qu'il vote FN" Film de mouvement. Course. Arrêt. Marche. Course. En déplacement...

Par

le 10 sept. 2011

26 j'aime

3

Critique de Le Magasin des suicides par Barmad

J'ai eu la chance de voir le film en AVP 1mois avant sa sortie, et avec la présence du réalisateur. Et tout cela, dans la petite ville côtière proche de chez moi. J'avoue que c'est un exploit,...

Par

le 23 août 2012

22 j'aime

5