Ce film souffre du fait que j’ai vu le discret (dans les médias) Voyage avec mon Père, de Julia von Heinz, peu avant. A Real Pain, réalisé par Jesse Eisenberg, est certes partout, mais sa grande exposition ne dissimule pas son ratage. Les intentions initiales sont peut-être honnêtes, mais le film ne me semble pas l’être. Malgré quelques moments touchants, l’émotion paraît fabriquée, presque forcée.
Eisenberg joue exactement de la même manière depuis 30 ans (ne me parlez pas de “nature d’acteur”, il repose sur ses acquis et reste monolithique). Kieran Culkin est salué pour sa performance, et pourtant, il e à côté. Il recycle son personnage qu’il interprète brillamment dans la série Succession, et le transpose ici pour incarner ce loser abîmé par la vie. Malgré les prix qu’il remporte, sa performance est bonne, mais pas marquante.
Tous les seconds rôles sont privés d’espace pour exister. On sent que les recettes hollywoodiennes sont appliquées pour séduire le plus grand nombre (et les jurys). Mais les ficelles sont trop voyantes, et peinent à susciter l’empathie.
Si vous n’avez qu’une soirée devant vous, ne la consacrez pas à A Real Pain, mais à Voyage avec mon Père. Plus modeste, mais avec une sobriété, une sincérité qui touchent juste.