Le premier chapitre de la franchise préquelle d'Alien avait posé plus de questions que de réponses. On comptait donc sur Covenant pour en fournir. C'est peine perdue ! On en apprend peu notamment sur les Ingénieurs. Comment est-ce possible ?
Beaucoup de frustrés avaient été déçus de l'absence quasi total d'aliens en bonne et due forme dans Prometheus. Ils ont gueulé ! Ridley Scott a malheureusement écouté les critiques. L'intrigue de Covenant a beaucoup de similitudes avec celle du premier Alien, trop sans doute. Le bestiaire est d'ailleurs plus important avec une place majeure à l'alien que nous connaissons tous. Par contre, les Ingénieurs sont étonnamment quasi absents. Les fans sont donc contents ? Non ! Ils gueulent parce qu'il n'y a pas assez d'Ingénieurs cette fois... Moralité : il ne faut jamais prendre l'avis des fans en considération et réaliser son projet personnel. Ils ne représentent qu'une minorité du public dans tous les cas. Néanmoins, Ridley Scott semble encore parti pour les écouter aux dernières nouvelles...
Vous l'aurez compris, Covenant divise sur les choix scénaristiques. Mais cela n'en fait pas une mauvaise suite pour autant. Certes, il y a pas mal de facilités dans ce scénario (surtout en première partie) et des répétitions avec Alien premier du nom. Mais le film a énormément de qualités. Premièrement, Covenant ne fait pas l'ime sur Prometheus : il prolonge les réflexions sur les origines de la vie, amplifie les questions philosophiques sur notre existence. La franchise Alien prend donc une toute autre dimension et ne se résume plus à des mecs dilapidés par des bestioles extraterrestres (c'est peut-être abrupte mais la mythologie originale est restreinte). Pour ma part, je ne peux que louer l'ambition du réalisateur. On espère simplement plus de réponses dans le chapitre final. Deuxièmement, c'est la réalisation. La partie exploration est inquiétante de bout en bout, l'atmosphère parvient à être toujours menaçante et la mise en scène devient aussitôt nerveuse quand le danger survient. La plongée dans l'enfer est ionnante, tout comme son mystérieux personnage principal David. Troisièmement, l’esthétique est irréprochable. Grottes, plaines, montagnes, vaisseaux spatiaux, l'ensemble a incroyablement beau et recherché, les jeux de lumières apportent de l'efficacité à chaque scène qui sont aidées par des effets spéciaux irréprochables et par une violence graphique bienvenue.