David Ayer aime parler de la corruption des flics sans la condamner directement ; disons qu'il tente de comprendre ce qui peut pousser un policier à franchir certaines limites. Cela vous rappelle l'oeuvre d'un certain Antoine Fuqua ? Pas étonnant, surtout que els deux bougres ont travaillé ensemble pour délivrer un chouette thriller : "Tranining day". Sauf que David Ayer sans Antoine Fuqua, c'est du sous "Training Day".
Le scénario ne commence pas trop mal. On sent que c'est un peu confus dans le traitement malgré une trame assez évidente. Et puis ça se barre en sucette au moment où les twists tombent comme la pluie une nuit d'été. Le film s'embourbe alors dans une masse de ridicule de plus en plus insurmontable si bien qu'on termine ce film en se disant que c'est terriblement con. D'autant plus que l'intrigue comporte de nombreuses incohérences. En règle générale je suis assez indulgent avec ce genre d'erreurs mais là c'est tellement évident que ça agace.
La mise en scène se veut nerveuse, mais David Ayer perd un peu son personnage dans un découpage pas toujours lisible (surtout lors de scènes d'action), de même que le tout manque un peu de personnalité (on a l'impression que Ayer tente d'imiter Fuqua). Il y a de nombreux mouvements un peu maladroits, un peu inutiles (ces plans où la caméra tourne autour du héros). Heureusement les acteurs sont assez bons, quoique Whitaker peut agacer par son jeu un peu trop appuyé.
Bref, "Street Kings" souffre d'une histoire mal ficelée, il aurait mieux valu traiter l'idée sans toutes ces fioritures inutiles, et privilégier ainsi une approche épurée, plus frontale par la même occasion plutôt que de jouer à qui a la plus grosse. Visuellement ça manque de force mais suffit à ne pas faire fuir le spectateur.