13 ans après l'évènement Avatar, James Cameron apporte enfin une suite très attendue à cette licence prévue pour durer.
En 2009, l'effet waouw l'avait emporté sur le reste. Pendant 2H40 je découvrais avec une forme d'émerveillement Pandora, cet univers luxuriant aux promesses multiples. Ce rite initiatique n'était pas exempt de défauts et souffrait d'un scénario déjà bien léger, mais qu'importe. Les promesses visuelles prenaient le pas et j'avais apprécié ce grand spectacle pendant plus de deux heures.
En 2022, de l'eau a coulé sous les ponts mais l'ambition scénaristique semble bloquée à une autre époque.
C'est simple, Avatar - La Voie de l'eau raconte de nouveau la même histoire que le premier opus mais l'étale cette fois-ci pendant plus de trois heures. Les méchants humains sont de retour pour piller des ressources et traquer coûte que coûte Jake Sully, héros des Na'Vi. Quiconque ayant vu le film de 2009 connaît déjà la majorité du script de cette suite, tant la créativité narrative est absente.
Je ne rentrerai pas dans l'énumération des failles scénaristiques ou incohérences. Déjà, ce texte en deviendrait interminable. Et surtout, ce n'est pas ce qui m'a le plus déçu concernant ce film. Même si ça n'a pas du tout contribué à l'immersion.
Ma déception principale vient du manque de dépaysement. L'impression d'être en terrain connu pendant la totalité de l'oeuvre.
Pandora n'est qu'un prétexte pour placer des personnages aux clichés éculés dans un univers certes très joli, mais pas si inspiré que ça.
Aucune nouveauté concernant la partie forêt de la planète, tout se concentre sur une nouvelle zone bien plus aquatique. Qui aurait pu être un vrai bonheur à découvrir mais qui se révèle être finalement bien vide. La seule vie marine que l'on nous présente est celle qui remplira une fonction utilitaire pour les Na'Vi : des montures, des bouteilles d'oxygène, des baleines confidentes. Quitte à proposer un scénario aussi basique sur une durée aussi longue, Avatar aurait pu nous proposer de longues minutes d'émerveillement, de présentation des richesses de l'océan, des rites et coutumes des clans locaux. J'aurai tant aimé profiter des nuances entre les Na'Vi de la forêt et ceux de l'eau mais ils se révèlent tristement identiques à quelques détails fonctionnels près.
Nous ne voyons pas comment ils vivent au quotidien, comment se déroule l'intégration de réfugiés au sein de cette tribu. Tout se concentre sur des conflits d'enfants qui se répètent et aboutissent toujours à une séquence d'engueulade paternaliste. Des conflits vus et revus dans d'autres oeuvres, rappelant une fois de plus que les Na'Vi sont bien trop humanisés dans leur écriture.
Au final, cette fuite vers un océan de possibilités ne nous apprend rien de nouveau. C'est la même soupe devenue très amère à la réchauffe. Je ne comprends pas comment un tel univers peut être autant sous exploité sur une telle durée.
Cette sensation de regarder une longue démo vouée à vendre des télés ne s'est jamais réellement estompée durant la séance. L'aspect technique est certes impressionnant mais il ne m'a jamais émerveillé.
On peut apprécier la fluidité de l'image, la beauté de l'eau, la qualité d'animation de l'ensemble. Mais je n'arrive pas à m'extasier devant cet univers aux promesses nombreuses mais rarement tenues.
En 2009, l'avance technique me suffisait à er outre. En 2022, la claque n'est plus là.
A l'oral, j'aurai encore beaucoup de choses à reprocher à Avatar 2. Des éléments qui me chiffonnent, qui m'ont sorti de la séance. Comme par exemple le fait de vouloir autant se focaliser sur Jake Sully et son comportement machiste (à deux doigts de cogner ses gamins) alors qu'il n'y a plus d'intérêt à tout concentrer sur lui. Cela faisait sens dans le premier opus où l'on découvrait ce nouveau monde via ses yeux et son émerveillement. Désormais il serait temps d'élargir les possibilités et mettre en retrait ce personnage bien fade. Qui est finalement bien moins pertinent pour parler de Pandora que ne l'est Neytiri, au potentiel sous exploité.
Mais pour cette critique écrite autant s'arrêter ici, sinon il faudra au moins 3H12 pour tout lire.
Je suis content de lire que certain.e.s ent un moment merveilleux devant ce film. Qui arrivent à er outre les faiblesses de l'ensemble comme j'avais pu le faire 13 ans plus tôt. J'aurai aimé que ça soit aussi mon cas.